Tortures sur la petite Angèle : la mère charge son ancien compagnon

Le verdict est attendu jeudi ou vendredi.
Le verdict est attendu jeudi ou vendredi. © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP , modifié à
"Je n'ai jamais brûlé ma fille, comme je n'ai jamais voulu la tuer", a martelé la mère de la fillette de quatre ans, torturée et tuée en 2014.

La mère de la petite Angèle, fillette de quatre ans torturée et tuée en 2014, a affirmé mercredi n'avoir "jamais frappé" ou "brûlé" sa fille. Elle chargea son ancien compagnon et coaccusé, au troisième jour de leur procès devant les assises de la Vendée.

Jordane Dubois, 24 ans, et David Pharisien, 29 ans, sont accusés d'actes de tortures et de barbarie sur l'enfant, dont le corps, découvert le 8 septembre 2014 à Saint-Georges-de-Pointindoux, présentait des brûlures sur un tiers de sa surface, ainsi que de nombreux hématomes et ecchymoses.

"Un peu de scotch sur les lèvres". La mère a admis avoir effectué une pression au niveau de la gorge de sa fille pour "la maintenir" car elle "gigotait", entraînant sa mort par strangulation. "Je reconnais le geste que moi j'ai commis, mais les brûlures, il faudra me tuer pour me faire dire que c'est moi. Je n'ai jamais brûlé ma fille, comme je n'ai jamais voulu la tuer", a martelé la jeune femme.

Concernant les différents sévices infligés à l'enfant par punition, tour à tour bâillonnée, attachée par les cheveux à une mezzanine, frappée ou mordue, l'accusée a nié ou minimisé son rôle, reconnaissant "un peu de scotch posé sur les lèvres" ou des morsures car "Angèle ne sentait plus ses jambes". "Les coups, tout ça, ce n'est pas moi. Oui, je lui ai donné des fessées, des tapes sur la main ou à l'arrière de la tête, mais jamais je n'ai frappé ma fille. Jamais de la vie", a asséné Jordane Dubois, la voix tantôt assurée tantôt chevrotante, s'emportant au fur et à mesure de son interrogatoire de devoir "(se) répéter".

Aveux rétractés. Je n'ai jamais brûlé ma fille, comme je n'ai jamais voulu la tuer" La jeune femme avait pourtant dit en garde à vue que "absolument tout était de (sa) faute, les brûlures, les coups", donnant un certain nombre de détails sur les punitions et les douches brûlantes, a rappelé la présidente de la cour d'assises. "Je l'ai dit, mais ce n'est pas moi. J'ai simplement dit (aux gendarmes, NDLR) ce qu'ils voulaient entendre", a justifié Jordane Dubois mercredi.

Après avoir "constaté" les brûlures sur le corps de sa fille, elle n'avait pas consulté de médecin par "peur de M. Pharisien et qu'on m'enlève mon enfant", a encore argumenté la jeune femme qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité. "Maintenant, je veux que M. Pharisien assume ce qu'il a fait, lui", a-t-elle lancé en direction de son ancien compagnon. Le verdict est attendu jeudi ou vendredi.