"Mon mari et moi, on n'a jamais touché nos enfants !" Depuis une semaine, le petit village de Châtillon-en-Bazois, dans la Nièvre, est le théâtre d'une affaire hors-normes, selon les mots du vice-procureur de Nevers. Cinq hommes et trois femmes ont été mis en examen vendredi dernier, pour viols et agressions sexuelles répétés sur quatre garçons de 4 à 9 ans. Parmi eux, Nathalie et Gilbert. La mère de famille, âgée de 37 ans, a été placée sous contrôle judiciaire. Sur Europe 1, elle accepte de témoigner afin de clamer son innocence.
"On n'a jamais eu d'attouchements sexuels sur nos enfants". "Ce sont des mensonges ! (...) Mes enfants, je les aime, je ne vois pas pourquoi je leur ferais ça. C'est une honte", sanglote-t-elle sur le pas de sa porte. Devant sa maison à la façade décrépie, dans ce petit village de 1.000 habitants, elle le répète à l'envi : "Je ne suis pas folle à ce point-là !"
70 infractions. Près de 70 infractions sont pourtant reprochées aux agresseurs présumés : "viols aggravés sur mineurs (de moins) de 15 ans, pour certains avec un caractère incestueux", "faits d'agressions sexuelles avec les mêmes circonstances aggravantes", "corruption de mineurs", "violences aggravées" ou encore "privation d'aliments"… Nathalie nie en bloc.
Elle dénonce des "on-dit". D'après elle, toute cette affaire est "basée sur des on-dit". "Il faut que les gens arrêtent de raconter des choses. Depuis qu'on est arrivés sur Châtillon, c'est sans arrêt. Ce n'est plus possible", avance encore cette mère de cinq garçons. Les faits concernent ici les deux derniers.
"Quand je les vois, ils courent vers moi". "Les enfants sont petits, c'est facile, on peut tourner des phrases qu'ils ne comprennent pas forcément. Mes enfants, quand je les vois, ils courent vers moi", affirme Nathalie, dont tous les enfants ont été placés pour des faits de maltraitance. Le couple avait déjà été condamné à deux mois de prison (avec sursis pour la mère, ferme pour le père) et à 2.000 euros d'amende.
Dans cette affaire de viols et agressions sexuelles, Nathalie est accusée d'avoir joué un rôle passif, tout comme les deux autres femmes mises en examen. Son mari, lui, a été placé en détention provisoire. Quant aux autres personnes soupçonnées, Nathalie assure ne rien savoir de la véracité des faits. Selon son récit, elle connaissait très bien deux d'entre eux. D'autres noms évoqués en garde à vue lui seraient néanmoins inconnus.