Nièvre : huit personnes mises en examen pour viols et agressions sexuelles de 4 enfants

Parmi les huit mis en examen, cinq hommes ont été placés en détention provisoire. Image d'illustration.
Parmi les huit mis en examen, cinq hommes ont été placés en détention provisoire. Image d'illustration. © GUILLAUME SOUVANT / POOL / AFP
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avec AFP et Pierre de Cossette , modifié à
Parmi les suspects mis en examen vendredi, figurent les parents des victimes ainsi que des membres de leur entourage.

Cinq hommes et trois femmes ont été mis en examen vendredi pour viols et agressions sexuelles répétés sur quatre garçons de 4 à 9 ans dans la Nièvre, a-t-on appris mardi auprès du parquet de Nevers. 

Un dossier "hors-normes". Parmi les suspects figurent les parents des victimes et des membres de leur entourage. Les cinq hommes ont été placés en détention provisoire, a indiqué le vice-procureur de Nevers Paul-Édouard Lallois, confirmant une information du Journal du Centre, dans les colonnes duquel il qualifie le dossier de "hors-normes". Il a précisé avoir retenu pour l'enquête la période située entre 2009, année de naissance du garçon le plus âgé, et 2017, date du placement des enfants motivés par des signalements des services éducatifs.

Privations de nourriture, violences, viols. "Les premiers signalements ont fait état de carences éducatives, combinées à des soupçons de maltraitance", de privations de nourriture voire de violences, a précisé le magistrat. "Une fois que les enfants se sont trouvés dans un milieu protégé, la parole s'est libérée progressivement". Ils ont alors raconté avoir subi des horreurs, de la part de leurs parents, mais aussi de leurs nouvelles compagnes ou nouveaux compagnons. Les enfants auraient notamment été victimes d'attouchements, d'agressions sexuelles, de viols, et forcés d'assister à des images ou des scènes de sexe entre adultes. 

Un milieu isolé, et modeste. Selon des éléments de l'enquête, menée depuis janvier 2018 par les gendarmes de la brigade de recherches de Château-Chinon, les faits auraient été commis "à domicile", dans de petites communes du centre de la Nièvre, et dans des habitations isolées de tout voisinage, par des personnes "se connaissant dans un cadre amical". "Les pères ont pu se prêter les gamins. Les mamans ont joué un rôle passif", indique à l'AFP une source proche du dossier, précisant qu'il s'agit d'un milieu très modeste, vivant de minimas sociaux.

Les victimes âgées de 4 à 9 ans. Les auteurs présumés, âgés de 25 à 48 ans, sont un couple et deux anciens couples, parmi lesquels les parents des victimes. Les victimes sont deux frères de 8 et 4 ans, et deux autres frères de 9 et 4 ans. Deux autres hommes mis en examen étaient déjà en détention provisoire pour abus sexuels sur les enfants de l'un d'eux.

70 infractions. Mis en examen pour près de 70 infractions, les agresseurs présumés sont notamment suspectés de faits de "viols aggravés sur mineurs (de moins) de 15 ans, pour certains avec un caractère incestueux", de "faits d'agressions sexuelles avec les mêmes circonstances aggravantes", de "corruption de mineurs", de "violences aggravées" ou encore de "privation d'aliments", a précisé le vice-procureur. A l'issue d'une garde à vue débutée mercredi, les hommes ont été écroués tandis que les femmes, soupçonnées d'avoir commis "moins d'infractions et de moindre gravité", ont été placées sous contrôle judiciaire. L'information judiciaire a été ouverte auprès du pôle de l'instruction de Bourges.