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Barthélémy Philippe, édité par Philippe Folgado / Crédits photo : LOIC VENANCE / AFP , modifié à
C'est un symbole du déclin de l'agriculture française, nous importons un tiers de notre consommation de viande. Les Français en mangent 85 kilos, c'est plus qu'il y a dix ans. Une augmentation qui ne profite pas aux éleveurs français. Et l'exemple le plus frappant, c'est le poulet. 

Les Français sont de gros consommateurs de viande, 85 kilos par an et par habitant. Et pourtant, c'est loin de profiter aux éleveurs français. Un tiers de la viande consommée dans l'hexagone est importé. Et l'exemple le plus flagrant est le poulet. Jusqu'en 2010, la France était la championne d'Europe de la production et de l'exportation de volailles. Depuis, elle n'a fait que dégringoler. 

La moitié du poulet consommé en France est importée

Le numéro un européen, c'est désormais la Pologne. Le pays est moins asphyxié par les normes, mais surtout plus compétitif : "La Pologne a fortement développé son agriculture, elle a fortement été soutenue par des subventions européennes. Donc la filière est neuve, les abattoirs sont grands, modernes et informatisés", explique Yves Le Morvan, responsable filière et marchés du Think Thank Agridées. De plus, les Polonais sont efficaces, et pendant longtemps, le coût du travail était sensiblement inférieur.

Le résultat de cette politique : une barquette de deux filets de dinde importée est deux fois moins chère que son équivalent français. La volaille étrangère s'est imposée dans les restaurants, les fast-foods et les cantines. Aujourd'hui, la moitié du poulet consommé en France est importée, contre seulement 20% il y a 20 ans. La France n'est plus que le cinquième producteur européen de volaille et le cinquième exportateur derrière la Pologne, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Belgique