Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.La coopérative agricole de la Sarthe qui élève les poulets de Loué, la Cafel, a annoncé son intention de fermer 200 poulaillers en France sur les 2600 qu’elle compte.Les poulets de Loué, poulets label rouge, font face à une forte baisse de leurs ventes. Un recul de 5 à 7% pour l’année 2023, qui n’est pas finie, après une baisse de 8% l’an passé. Pour les éleveurs, c’est devenu compliqué : la nourriture des animaux a beaucoup augmenté, comme tout le reste, l’énergie, le transport. Les volailles plus chères sont difficiles à vendre. En deux ans, la consommation de poulets label rouges est passée de 126 millions d’animaux à 95 millions en France. Un des échecs de la “ montée en gamme”, souvent présentée comme LA solution pour notre agriculture.La consommation de poulet, elle, n’a pourtant pas diminué.Au contraire. Elle ne cesse d’augmenter, + 5% en 2022. La France est devenue le premier pays consommateur en Europe! 15 poulets par an et par personne.Mais qu’est-ce qui se passe alors ? Pourquoi est-ce que ces poulets label rouge ne se vendent plus ?Il ne faut pas chercher midi à 14 heures : l’inflation a imposé aux consommateurs de faire des choix. Les ménages avaient d’abord renoncé au bœuf, pour la volaille. Mais très vite, le poulet haut de gamme, label rouge a été remplacé pour beaucoup de ménages par des découpes d’entrée de gamme, françaises, puis importées. Un glissement de la consommation vers le bas en termes de qualité.Et les importations, dans tout ça ?La volaille, c’est le symbole de l’érosion de la souveraineté alimentaire. En France, un poulet consommé sur deux est importé de Belgique, de Pologne, des Pays-Bas, du Brésil, de Thaïlande ou d'Ukraine. Ces poulets servent essentiellement les cantines, les sandwicheries, les restaurants : 75% de la volaille qu’on y mange vient d’ailleurs.Mais jusqu’à une époque récente, les poulets que les consommateurs achetaient eux-mêmes, au supermarché, étaient des poulets français. A 85% ! En matière de volaille, les consommateurs mettaient en conformité leurs paroles et leurs actes – on veut du poulet élevé correctement, on achète du poulet français. L’inflation a abîmé ces bonnes intentions.L’affaire des poulets de Loué révèle toutes nos contradictions. Les Français veulent du poulet français, mais surtout pas vivre à côté des élevages, devenus quasiment impossible de construire. Le prix de nos poulets s’explique aussi par une complexité administrative folle, des ormes délirantes. C’est aussi cela que nous payons aujourd’hui avec la fermeture des élevages de poulets label rouge. Des coûts de production 20%, 30% plus élevés que chez nos voisins à volaille équivalente. Et plus ils sont chers, plus ils sont durs à vendre, et nous revoilà au début de cette chronique. Une histoire d’œuf et de poule qui ne trouve pas de solution.
En savoir plusTous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.La coopérative agricole de la Sarthe qui élève les poulets de Loué, la Cafel, a annoncé son intention de fermer 200 poulaillers en France sur les 2600 qu’elle compte.Les poulets de Loué, poulets label rouge, font face à une forte baisse de leurs ventes. Un recul de 5 à 7% pour l’année 2023, qui n’est pas finie, après une baisse de 8% l’an passé. Pour les éleveurs, c’est devenu compliqué : la nourriture des animaux a beaucoup augmenté, comme tout le reste, l’énergie, le transport. Les volailles plus chères sont difficiles à vendre. En deux ans, la consommation de poulets label rouges est passée de 126 millions d’animaux à 95 millions en France. Un des échecs de la “ montée en gamme”, souvent présentée comme LA solution pour notre agriculture.La consommation de poulet, elle, n’a pourtant pas diminué.Au contraire. Elle ne cesse d’augmenter, + 5% en 2022. La France est devenue le premier pays consommateur en Europe! 15 poulets par an et par personne.Mais qu’est-ce qui se passe alors ? Pourquoi est-ce que ces poulets label rouge ne se vendent plus ?Il ne faut pas chercher midi à 14 heures : l’inflation a imposé aux consommateurs de faire des choix. Les ménages avaient d’abord renoncé au bœuf, pour la volaille. Mais très vite, le poulet haut de gamme, label rouge a été remplacé pour beaucoup de ménages par des découpes d’entrée de gamme, françaises, puis importées. Un glissement de la consommation vers le bas en termes de qualité.Et les importations, dans tout ça ?La volaille, c’est le symbole de l’érosion de la souveraineté alimentaire. En France, un poulet consommé sur deux est importé de Belgique, de Pologne, des Pays-Bas, du Brésil, de Thaïlande ou d'Ukraine. Ces poulets servent essentiellement les cantines, les sandwicheries, les restaurants : 75% de la volaille qu’on y mange vient d’ailleurs.Mais jusqu’à une époque récente, les poulets que les consommateurs achetaient eux-mêmes, au supermarché, étaient des poulets français. A 85% ! En matière de volaille, les consommateurs mettaient en conformité leurs paroles et leurs actes – on veut du poulet élevé correctement, on achète du poulet français. L’inflation a abîmé ces bonnes intentions.L’affaire des poulets de Loué révèle toutes nos contradictions. Les Français veulent du poulet français, mais surtout pas vivre à côté des élevages, devenus quasiment impossible de construire. Le prix de nos poulets s’explique aussi par une complexité administrative folle, des ormes délirantes. C’est aussi cela que nous payons aujourd’hui avec la fermeture des élevages de poulets label rouge. Des coûts de production 20%, 30% plus élevés que chez nos voisins à volaille équivalente. Et plus ils sont chers, plus ils sont durs à vendre, et nous revoilà au début de cette chronique. Une histoire d’œuf et de poule qui ne trouve pas de solution.
Thierry Cabannes
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Au Cœur de l'Histoire - Virginie Girod
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Thomas Isle
Entouré de ses chroniqueurs et d'Anissa Haddadi, Thomas Isle reçoit celles et ceux qui font l’actualité culturelle et médiatique : dirigeants de chaînes, producteurs, animateurs, journalistes, chanteurs, acteurs, etc. Les auditeurs retrouvent "leurs indispensables" avec les signatures de la station. Une émission de 1h30 enrichie de débats autour des questions médiatiques, d’un jeu interactif et de nouvelles séquences donnant la parole aux auditeurs.
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Au cœur de la nuit, les auditeurs se livrent en toute liberté aux oreilles attentives et bienveillantes d'Olivier Delacroix, du lundi au jeudi, et de Valérie Darmon, du vendredi au dimanche. Pas de jugements ni de tabous, une conversation franche mais aussi des réponses aux questions que les auditeurs se posent. Un moment d'échange et de partage propice à la confidence pour repartir le cœur plus léger. Si vous aussi vous souhaitez témoigner, laissez vos coordonnées en appelant Europe 1 au : 01 80 20 39 21 (numéro non surtaxé).