Surdosage médicamenteux : 12 mois avec sursis pour un ophtalmologiste et un pharmacien

Le procureur d'Albi Pascal Suhard avait requis contre l'ophtalmologiste huit mois de prison avec sursis.
Le procureur d'Albi Pascal Suhard avait requis contre l'ophtalmologiste huit mois de prison avec sursis. © AFP
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avec AFP , modifié à
Jeudi, le tribunal correctionnel d'Albi a condamné un ophtalmologiste et un pharmacien du Tarn à 12 mois de prison avec sursis pour "homicide involontaire".

Un ophtalmologiste et un pharmacien du Tarn ont été condamnés jeudi par le tribunal correctionnel d'Albi à 12 mois de prison avec sursis pour "homicide involontaire" après la mort d'un père de deux enfants à la suite d'une surdose de médicaments. Le procureur d'Albi Pascal Suhard avait requis contre l'ophtalmologiste huit mois de prison avec sursis et contre le pharmacien un an de prison avec sursis avec interdiction d'exercer pendant six mois.

La victime avait contracté la toxoplasmose. La victime avait contracté en octobre 2014 la toxoplasmose, maladie parasitaire acquise au contact des chats ou par la viande mal cuite, qui est généralement bénigne, mais redoutée des femmes enceintes non immunisées. David Combes, 34 ans, était directeur d'école à Trébas (Tarn), il avait deux enfants de 18 mois et 4 ans et allait se marier.

"C'est la reconnaissance du droit à l'erreur médicale". Pour l'avocate de la famille de la victime, Me Jehanne Collard, une peine de prison avec sursis, "c'est la reconnaissance du droit à l'erreur médicale". "Il fallait symboliquement les condamner à un mois de prison ferme, prison qu'il n'aurait pas fait. On ne peut pas concourir conjointement à responsabilité quasi égale à la mort d'un homme et ne prendre que de la prison avec sursis. Il n'y a pas d'indulgence à avoir pour ce type d'erreur", a-t-elle indiqué.

727.000 euros de dommages et intérêts. L'avocat de l'ophtalmologiste, Me Georges Catala, a pour sa part assuré que le jugement "tenait compte de deux facteurs, la douleur des victimes d'un part et d'autre part du fait que c'est une faute tout à fait involontaire et partagée". L'ophtalmologiste albigeois Henri-Philippe Fabre, médecin reconnu par sa profession et aujourd'hui retraité, et Pierre Gausserand, pharmacien à Arthès (Tarn), devront également verser solidairement 727.000 euros de dommages et intérêts. Une grande partie de cette somme sera réglée par leurs assurances

Le médecin n'avait pas revérifié l'ordonnance. L'ophtalmologiste a reconnu ses erreurs à l'audience du 16 octobre, qui s'est tenue quatre ans jour pour jour après la mort du jeune père de famille. Une première inversion du dosage de deux médicaments a été faite sur l'ordonnance de l'ophtalmologue, début octobre 2014 et une deuxième erreur a été faite par l'ophtalmologue quand son patient est revenu consulter trois jours pour de graves effets secondaires. Le médecin n'a pas revérifié l'ordonnance et n'a pas vu son erreur de prescription. Il a conseillé à son patient de continuer le traitement. Ce qui lui a été fatal.