"Sugar Daddy" : "Oui, c'est de la prostitution", estime la journaliste Nadia Le Brun

Nadia Le Brun décrit des jeunes filles brillantes, étudiantes en pharmacie, à l'ENA ou à Science Po. © Capture d'écran
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Auteure de l'ouvrage "Les Nouvelles courtisanes", la journaliste Nadia Le Brun a rencontré des étudiantes inscrites sur les sites de rencontres incitant à avoir des relations avec des hommes plus âgés.

Jeudi, le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête pour proxénétisme aggravé, après un signalement de la mairie de Paris dénonçant un camion publicitaire enjoignant les étudiants à sortir avec un des "sugar daddy". Auteure de l'ouvrage Les Nouvelles courtisanes (éditions Kero) Nadia Le Brun, journaliste et rédactrice en chef de La Parisienne, supplément féminin du Parisien, parle au micro d'Europe 1 de ces étudiantes au cursus brillant qui se font entretenir par de riches hommes mûrs.

Pour payer les cours, la voiture, le taxi... "comme des courtisanes". Nadia Le Brun décrit des jeunes filles brillantes, étudiantes en pharmacie, à l'ENA ou à Science Po, qui toutes, ont moins de 26 ans. "Elles sont sous une forme de contrat en CDD amoureux avec des hommes qui vont subvenir à leurs besoins : voiture, taxi, pour payer les cours. Comme des courtisanes", décrit la journaliste qui prend l'exemple précis de Manon. "Elle prend 500 euros par passe et se fait presque 6.000 euros par mois", explique Nadia Le Brun. "Elle a rencontré deux ou trois hommes, mais elle a son sugar daddy qu'elle préfère. Il est un peu comme son parrain, un ami de la famille. Quand elle se mariera, il sera sûrement son témoin". 

Des "sugar daddy" présenté comme des "bons samaritains". Cette relation d'étudiantes à hommes plus mûrs est-elle de la prostitution ? "Oui", tranche clairement Nadia Le Brun. "À partir du moment où il y a monétisation, il y a prostitution", ajoute la journaliste. Sauf que les sites en questions, se présentant comme des "réseau de rencontres en ligne" et ne tombent pas sous le coup de la loi d'avril 2016 sur la prostitution. "Le marketing utilisé par ces sites sert aussi à déculpabiliser les sugar daddy qui sont présentés comme de bon samaritains", ajoute Nadia Le Brun, qui anticipe un classement sans suite du signalement de la mairie de Paris.