Les soldes n'ont pas permis aux commerçants d'écouler leurs stocks. 1:16
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Aurélien Fleurot, édité par Lucie de Perthuis
Raccourcies de deux semaines cette année, les soldes présentent un bilan mitigé pour les commerçants, déjà affaiblis par les mouvement de grèves et les gilets jaunes. Certains estiment entre 10% et 15% la baisse moyenne des ventes par rapport à l'an dernier. 
REPORTAGE

Les soldes d'hiver ont pris fin mercredi, dans leur version raccourcie. Deux semaines en moins, quatre semaines de promotions pour un bilan mitigé, selon les commerçants. En effet, les soldes n'ont cette année pas vraiment permis aux professionnels de vider leurs stocks. Une situation inquiétante qui intervient dans un climat déjà compliqué pour les commerçants. "J'espère qu'après les gilets jaunes et les retraites, le coronavirus ne va pas nous faire de l'année 2020 une année ratée", explique un commerçant parisien au micro d'Europe 1. 

Sur les Grands Boulevards à Paris, les clients commencent doucement à revenir dans le magasin de vêtements pour hommes d'Aurel. Ce dernier espère que les mois à venir seront plus sereins, après deux années de soldes très décevantes. "Cette année, c'est aussi mauvais qu'en 2019, avec 20% de chute", explique Aurel. "Le fait d'accumuler des stocks, ça joue vis-à-vis du banquier. Il faut lui demander un délai. Avec ce qu'il se passe, je pense qu'on devrait avoir un peu de facilité supplémentaire". 

"Une baisse de fréquentation de 10%"

Comme l'affirme Aurel, des mesures pour soutenir les commerçants seraient les bienvenues, notamment dans les centres-ville les plus touchés par les mouvements sociaux.

Un avis partagé par Emmanuel Le Roch, directeur général de Procos, la fédération de commerce spécialisé qui regroupe 260 enseignes comme H&M, Eram ou Marionnaud, qui ont aussi vécu des soldes moroses. "Au niveau de nos enseignes, sur un plan national, la fréquentation affiche une baisse de l'ordre de 10%. On espère juste que les magasins auront suffisamment nettoyé leurs stocks", explique le commerçant. 

"un bilan plutôt positif" 

Eric Mertz, président de la Fédération nationale de l'habillement qui représente 32.000 entreprises, vient nuancer ce bilan. "Cette nouvelle édition des soldes a connu un démarrage assez difficile la première semaine en raison des manifestations et de la paralysie des grandes villes", concède-t-il sur Europe 1.

"On constate aujourd'hui une tendance qui s'est nettement améliorée, et finalement pour nous le bilan est plutôt positif avec une croissance de 0,5% contre 1% en 2019. Evidemment, il y a des disparités entre les villes. Paris et l’île-de-France sont très impactées, avec des baisses d'activité allant jusqu'à 30%", poursuit Eric Mertz. "Il y a eu de vrais bouleversements. Pour deux tiers de nos adhérents, ces solde réduites à quatre semaines n'ont pas impacté le bilan final", conclut le président de la Fédération nationale de l'habillement.