Militaires tués au Mali : la mission s'est faite "dans des conditions de vol éprouvantes et difficiles"

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Ugo Pascolo , modifié à
Invité du "Grand journal du soir" mardi, le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l’État-major des Armées, est revenu sur les circonstances de la mort des treize soldats français dans un accident d’hélicoptères au cours de l'opération Barkhane.
INTERVIEW

C'est le plus lourd bilan humain essuyé par les militaires français depuis leur déploiement au Sahel en 2013. Au lendemain de la mort de treize militaires français au Mali dans l'accident de deux hélicoptères lors d'une opération de combat contre des djihadistes, le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l’État-major des Armées a repris mardi soir, sur Europe 1, les mots d'Emmanuel Macron et s'est "incliné devant la mémoire de [nos] camarades morts pour la France". 

Une nuit de niveau 5, "la pire qu'on puisse imaginer"

Invité du Grand journal du soir d'Europe 1, le colonel a détaillé les conditions dans lesquelles sont morts ces soldats, lors d'une "mission de combat" qui s'est faite "dans des conditions de vol éprouvantes et difficiles". C'est lors d'une nuit dite de niveau 5 que le drame a eu lieu. "C'est la pire nuit qu'on puisse imaginer", commente Frédéric Barbry. "C'est la nuit la plus sombre, sans Lune, sans aucune lumière artificielle", explique l'ancien pilote d'hélicoptère, qui précise que "dans les jumelles de vision nocturne, tout le relief est écrasé". "Vous avez une sorte d'image granuleuse, il faut en permanence intellectualiser et recréer le relief", insiste-t-il. 

" Ces treize morts vont rester dans nos cœurs à jamais "

Modernes, les hélicoptères Tigre et le Cougar impliqués dans cet accident ne sont pourtant pas pourvus d'un système anti-collision. "Un des principes de base de l'aéromobilité, c'est de pouvoir voler en formation serrée, en patrouille, donc ces systèmes seraient inefficaces", explique le porte-parole de l'État-major des Armées.

Interrogé sur l'état d’esprit des camarades de ces treize militaires "aguerris et entraînés" après un tel drame, le colonel Barbry indique "que c'est le principe même de la résilience appliquée aux armées. Ces treize morts vont rester dans nos cœurs à jamais." Et de conclure : "Pour autant, […] la France a été appelée pour rétablir une situation difficile, la mission continue, et nous le ferons avec détermination".