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Elise Denjean, édité par Ariel Guez , modifié à
Alors que le gouvernement et la direction de la SNCF dénoncent une "grève sauvage", les cheminots qui appliquent leur droit de retrait maintiennent leur position. Pour Julien Troccaz, secrétaire fédéral Sud-Rail, les propositions de la direction sont insuffisantes. 

Le trafic SNCF restera perturbé aujourd'hui dans plusieurs régions de France ce dimanche. Pour la troisième journée consécutive, les cheminots exercent leur droit de retrait suite à un accident qui a fait plusieurs blessés mercredi, dont un conducteur de train, pour dénoncer le manque de sécurité pour eux mais aussi pour les usagers. 

Selon Sud-Rail, l'inspection du travail a confirmé la légalité de l'action

Hier, en moyenne un TER sur deux circulait. Seuls trois Ouigo ont pu rouler. Et le trafic des Transiliens a été fortement perturbé en région parisienne. Mais les agents de la SNCF assument cette situation, et pour ces cheminots, pas question de céder à la pression managériale de la SNCF, et encore moins aux menaces d'Édouard Philippe. Le Premier ministre affirmait hier qu'il demanderait à la SNCF d'étudier toutes les pistes, y compris judiciaires.  D'autant que, selon Sud-Rail, l'inspection du travail leur aurait confirmé la légalité de cette action. 

Du côté de la direction, on estime avoir mis plusieurs propositions sur la table, notamment au sujet du régime d'équipement agent seul, qui est dans le viseur des syndicats. Mais les propositions sont insuffisantes selon Julien Troccaz, secrétaire fédéral Sud-rail. "A part des coups de communications, aujourd'hui on a aucune proposition concrète qui va dans le sens d'améliorer la santé et la sécurité des salariés", déplore-t-il. "Ce n'est pas parce qu'Édouard Philippe et Guillaume Pépy ont cru siffler la fin de la récréation que le sujet est sous la table. Ils se trompent" affirme le secrétaire fédéral de Sud-Rail.

Ras-le-bol général

On ne va donc manifestement pas vers une accalmie dans ce conflit qui dépasse la simple question de la sécurité des agents et des usagers. Les syndicats le reconnaissent, il y a en trame de fond un ras-le-bol général contre tous les projets de réforme, et notamment celle des retraites. Et puis, c'est aussi un cadeau d'au revoir à Guillaume Pépy, le patron de la SNCF qui doit quitter ses fonctions d'ici quelques semaines, l'un des syndicats l'assume clairement.