Le trafic sera encore perturbé samedi. Photo d'illustration.
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avec AFP , modifié à
Le trafic SNCF est de nouveau perturbé samedi. La direction veut engager une action judiciaire et Edouard Philippe a dénoncé une situation "inacceptable".

Comme vendredi, le trafic SNCF a été très perturbé samedi, au premier jour des vacances scolaires, direction et syndicats n'ayant pas trouvé de compromis pouvant inciter les conducteurs et contrôleurs à lever leur droit de retrait, exercé après un accident qui a fait plusieurs blessés mercredi, dont un conducteur de train.

SUD-Rail, ainsi que la CGT-Cheminots, FO-Cheminots et la Fgaac-CFDT, contestent le mode d'exploitation "équipement agent seul" qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur, évoquant des risques de sécurité pour les voyageurs, alors que selon la direction "il existe depuis des dizaines d'années".

Quatre trains Ouigo vont circuler 

Samedi, le trafic restait donc "très perturbé" sur les TER, avec une situation "sensiblement identique à celle" de vendredi, soit un train sur deux en moyenne, mais des disparités importantes selon les régions. "Le trafic TER régional est très proche de la normale", précisait-on ainsi du côté de la SNCF Paca, alors qu'à l'inverse, la SNCF Occitanie à Toulouse indiquait qu'il n'y avait "pas de circulation sur les TER", mais "quelques bus", et qu'"au fur et à mesure qu'on peut faire des trains, on les met en route".

Sur le réseau Transilien, le service devait être très perturbé toute la journée sur les lignes B et D avec rupture d'interconnexion, ainsi que les lignes H et R, mais normal sur les autres. Service également "très perturbé" sur les Intercités, indique la direction.

Quant au trafic TGV, il est prévu normal sur les axes Est et Nord, mais avec 9 trains sur 10 sur l'axe Atlantique et l'Axe Sud-Est.

Surtout, aucun train low-cost Ouigo ne circule dans la journée. Seules exceptions, en ce jour de départ en vacances : la SNCF a organisé deux ventes flash pour pallier aux annulations, et quatre trains circuleront ainsi finalement sur le territoire à la place des Ouigo prévus. Un Paris-Marseille devait ainsi partir de la gare de Lyon à 13h30, tandis qu'un Marseille-Paris devait prendre le départ à 17h40. Un Paris-Bordeaux était également également prévu au départ de la gare Montparnasse à 15h15 avant un train Bordeaux-Paris prévu à 18h50. Ces quatre trains ont été proposés aux usagers pour un tarif unique de 16 euros. Les usagers peuvent par ailleurs se faire rembourser leurs trains annulés. 

Cinq heures de discussions infructueuses

Lors de la réunion avec l'ensemble des syndicats, vendredi, la direction a fait trois propositions : renforcer le dispositif d'alerte et de sécurité des trains et "passer au crible l'ensemble des mesures de sécurité à appliquer par le conducteur en cas d'accident", "répartir dans le temps les nouvelles procédures de départ des trains, qui devaient être appliquées le 15 décembre" et "accélérer très fort le recrutement en 2019, en particulier contribuant à la sécurité des biens et des personnes". "Ces propositions n'ont pas été saisies par les organisations syndicales", a souligné la direction, à l'issue de la réunion.

Après cinq heures de discussions, les deux parties se sont en effet séparées sans accord et devraient se voir dans le "courant de la semaine prochaine", selon la direction. D'ici là, elle appelle les conducteurs et contrôleurs à "reprendre au plus vite le travail, car ils sont en situation irrégulière", assure-t-elle.

La SNCF veut contester le droit de retrait devant la justice

Samedi, le patron de la SNCF a d'ailleurs contesté en personne la validité du droit de retrait exercé par les agents de l'entreprise et annoncé son intention d'aller devant la justice pour faire reconnaître qu'il s'agit d'une grève "surprise", annoncée sans préavis. "C'est une grève. Nous avons donc fait des injonctions vis-à-vis des salariés grévistes de reprendre le travail et nous sommes en train d'étudier la voie judiciaire, c'est-à-dire la façon dont nous allons aller devant la justice pour faire juger qu'il s'agit bien d'une grève et pas d'un droit de retrait", a déclaré Guillaume Pépy sur BFM-TV. "Ce n'est pas aujourd'hui un droit de retrait, il n'y a aucun danger grave et imminent sur aucun train à la SNCF", a-t-il encore estimé. 

"Une grève sauvage à l'impact inacceptable", selon Édouard Philippe

Le Premier ministre Édouard Philippe s'est pour sa part rendu à la gare de l'Est en compagnie de Guillaume Pépy. Face aux médias, le chef du gouvernement a dénoncé un "détournement du droit de retrait" et une "grève sauvage à "l'impact inacceptable pour des dizaines et des dizaines de milliers de Français".

"J'ai demandé à la SNCF d'examiner toutes les suites, y compris judiciaires, qui pouvaient être données lorsque des gens ne respectent pas la loi", a déclaré le chef du gouvernement, qui visitait le Centre national des opérations ferroviaires à Paris, avec le PDG de la SNCF Guillaume Pepy et le secrétaire d'État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.