Les millenials, ces jeunes âgés de 20 à 30 ans, ont une vie sexuelle moins active. Ils ont 53 rapports sexuels par an contre 65 pour leurs aînés dans les années 1990, selon une étude américaine, qui nous apprend également que le nombre de personnes de 20 à 24 ans encore vierges a plus que doublé. Ils représentent désormais 15% de leur classe d'âge. Une absence de désir aux causes multiples.
Le porno comme seule référence. Les spécialistes sont catégoriques : il y a bien une crise du désir sexuel dans la nouvelle génération bien qu'elle soit difficile à quantifier. Ils l'expliquent néanmoins d'abord par les sites pornographiques qui influencent les pratiques.
Certaines jeunes femmes estiment, par exemple, que leurs ébats ressemblent beaucoup trop à de l'acrobatie. "C'est le cirque Pinder", confie l'une d'elles. Arthur, 23 ans, donne une clé d'explication au micro d'Europe 1 : "La pornographie étant le seul exemple qu'on a de ce que sont les relations sexuelles, ça a vraiment une influence. Quand le sexe est un peu trop classique, qu'il se limite à 15 minutes de missionnaire, ça me semble un peu chiant."
Des partenaires "mouchoirs". En cause aussi, les sites de rencontres. "On zappe sur les têtes de gens qui ne ressembleront jamais à ça dans la réalité", observe Magali, 22 ans, "des gens qui ont une façon d'aborder, au mieux pas marrante, au pire dégueulasse et qui du coup, détruisent le désir".
Et c'est vrai, relève le psychologue Michaël Stora, que plus on multiplie les rencontres sur les sites et les applications et plus on se lasse. "Quand on voit des sites comme Tinder, on se demande à quel point on ne devient pas une sorte de mouchoir qu'on jette et dans quelle mesure cette surconsommation va entraîner paradoxalement une forme de déprime du désir…"
Des conquêtes moins faciles à faire quand on vit chez ses parents. Dernière raison, les jeunes gens vivent de plus en plus longtemps chez leurs parents. Et il est difficile dans ces conditions de ramener à la maison les conquêtes d'un soir…