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Louise Sallé, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : CHARLY TRIBALLEAU / AFP , modifié à
En ce jour de la Toussaint, Europe 1 se penche sur le type de sépulture privilégié par les Français. Et selon deux récents sondages, une personne sur deux est désormais favorable à une crémation plutôt qu'une inhumation. Une révolution sociétale du rite funéraire, qu’il soit ou non religieux car ce choix n'est pas déterminé par la religion.

Les Français vont-ils continuer à fleurir les tombes de leurs proches le jour de la Toussaint dans les prochaines décennies ? La crémation a effectivement davantage la cote, d'après deux nouveaux sondages. Une enquête Ifop pour le site plaquedeces.fr révèle que 50% des Français souhaitent être incinérés, contre 29% inhumés. Et une étude d’Opinion Way pour le diocèse de Paris va dans le même sens, avec 45% de la population qui désire une crémation contre 19% pour une inhumation.

C'est une révolution sociétale du rite funéraire, qu’il soit ou non religieux car ce choix n'est pas déterminé par la religion. Il n’y a pas d’un côté les croyants pro-inhumation et les athées pro-incinération : 48% des Français préférant la crémation se disent ainsi catholiques.

Une question philosophique

Le sondage du diocèse de Paris détaille les raisons de ce choix de sépulture. La moitié des Français qui y sont favorables invoquent l’idée de "ne pas être une charge pour leur famille". L’argument de simplicité du processus, aussi, est avancé. "Les Français pensent qu'ils seront en trop", affirme le philosophe Damien Le Guay, président du Comité national d’éthique du funéraire, et auteur du livre La mort en cendres.

"Donc, il importe de faire ce geste de suppression du corps de manière à ce qu'il n'encombre pas la terre qui est avant tout celle des vivants", poursuit l'écrivain auprès d'Europe 1, soulignant qu'il s'agit ici de quelque chose "d'absolument révolutionnaire dans l'idée que l'on se fait des funérailles : une idée surprenante, comme quoi les morts ne seraient plus veillés par les vivants, et les vivants n'auraient plus le temps de s'occuper des morts".

Pour 42% des Français néanmoins, la crémation reste "trop violente". Sans doute à cause de la disparition rapide du corps, et l’effacement des traces, lors de la dispersion des cendres.