1:36
  • Copié
Mélina Facchin / Crédits photo : FRANCOIS NASCIMBENI / AFP , modifié à
Toute cette semaine, Europe 1 vous propose une nouvelle série autour d’un projet industriel hors norme et polémique : le projet Cigéo, à Bure dans la Meuse. Ce mercredi, rencontre avec ces habitants de la région opposés au projet. Car Cigéo doit stocker, à 500 m de profondeur, près de 80.000 m³ de déchets radioactifs pendant plusieurs centaines de décennies.

Le projet Cigéo serait-il dangereux pour l'écosystème et les riverains de la région ? Pendant une semaine, Europe 1 vous propose une nouvelle série autour d’un projet industriel hors norme et polémique. Alors que les travaux poursuivent leur cours et que l'Agence nationale de la gestion des déchets radioactifs (Andra) tente de rassurer, aux alentours du projet, certains riverains restent encore opposés au projet. 

Une opposition qui dure

"De A à Z, il n'y a rien de sûr dans ce projet", juge au micro d'Europe 1, Marie-Eve Bodenreider. Elle qui habite à seulement huit kilomètres de Bure, affiche fièrement son opposition sur la devanture de sa maison et même sur le bout de ses chaussures. Depuis plus de 20 ans, elle dit non farouchement au projet Cigéo.

"Ils ne savent même pas comment gérer la distance entre les déchets pour éviter des réactions en chaîne. Il y a un risque d'incendie et d'explosion. Et là, ça serait pire que Tchernobyl où Fukushima", estime-t-elle. "Puis, rien que pour la phase de travaux, ça changerait tous les écosystèmes des rivières environnantes et tout ça", s'inquiète Marie-Eve. 

Une zone transformée en désert ?

Jean-Pierre Simon, agriculteur, s'inquiète lui aussi pour sa terre natale. Il estime qu'à cause de Cigéo et de l'Andra, qui gère le projet, un tiers des exploitations ont disparu en un peu plus de dix ans dans le secteur. "L'Andra est en train de racheter le maximum de terrains présents sur le marché. Cela leur a permis d'accaparer en gros 3.000 hectares de terres et de bois confondus. Et en ce moment, on est en train de mettre en place le désert", regrette-t-il. 

Enfin, face à longue vie des déchets radioactifs, tous deux refusent, par principe, de laisser peser une telle responsabilité sur les épaules ou plutôt, sous les pieds, des générations futures.