Septième jour de blocage à la prison d'Alençon

Condé est la tête de pont d'un mouvement social qui a démarré au lendemain de l'attaque le 5 mars de deux de ses surveillants.
Condé est la tête de pont d'un mouvement social qui a démarré au lendemain de l'attaque le 5 mars de deux de ses surveillants. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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avec AFP
Depuis le début du blocage, les forces de interviennent quotidiennement, le temps de faire passer vivres et personnel et le barrage se reforme dans la foulée.

La prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe dans l'Orne, où deux surveillants ont été poignardés le 5 mars par un détenu radicalisé, est bloquée mardi pour la septième journée consécutive par des surveillants, même si le barrage a été temporairement levé par les forces de l'ordre, selon l'administration pénitentiaire.

"On restera là le temps qu'il faudra." Depuis le début du blocage, les forces de interviennent quotidiennement, le temps de faire passer vivres et personnel et le barrage se reforme dans la foulée. "On est toujours en colère. On restera là le temps qu'il faudra", a lancé mardi un des manifestants juste après l'intervention des forces de l'ordre, selon une vidéo diffusée sur la page Facebook de FO Pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe. L'intervention s'est déroulée entre 9h30 et 10h dans une ambiance bon enfant, selon la vidéo qui a été diffusée en direct et suivie par jusqu'à 1.000 personnes selon le décompte affiché par le réseau social.

Selon FO, ils sont toujours une centaine de surveillants mardi à participer au blocage de cette prison ultrasécurisée qui accueille des détenus difficiles. "Les collègues gendarmes ont été d'un très grand fair play et n'ont cette fois pas fait usage de gaz lacrymogène", a commenté le militant de FO qui filmait l'intervention selon la vidéo. Plusieurs manifestants s'étaient allongés par terre et les gendarmes mobiles les ont relevés, dans le calme, afin que puisse passer du personnel pour la prison, selon la vidéo. "Ça nous amuse pas de nous allonger par terre ou d'avaler de la fumée. C'est une question de sécurité dans notre travail", a ajouté le commentateur de FO.

Rencontre avec Nicole Belloubet jeudi. Condé est la tête de pont d'un mouvement social qui a démarré au lendemain de l'attaque le 5 mars de deux de ses surveillants, grièvement blessés, par un détenu radicalisé. Lundi, FO s'est dit satisfait de la prise en compte de certaines de ses revendications à l'issue d'une rencontre avec le direction de l'AP, Stéphane Bredin. Mais le syndicat attend de voir ce que lui annoncera jeudi la ministre de la Justice Nicole Belloubet.

Le 5 mars à Condé-sur-Sarthe, après l'agression le matin des deux surveillants avec des couteaux en céramique, Michaël Chiolo, 27 ans, qui purgeait une peine de trente ans et s'est radicalisé en prison, s'était retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale de la prison. Après de vaines tentatives de négociations, le RAID avait lancé l'assaut vers 18h40, conduisant à l'interpellation du détenu et au décès de sa compagne.