Ségur de la Santé : Véran annonce 4.000 lits "à la demande" et des moyens supplémentaires

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Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé une enveloppe pour créer "4.000 lits à la demande" à l'hôpital. © Bertrand GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
Lors d'une conférence de presse sur le volet "réorganisation du système de soins en France" du "Ségur de la Santé", le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé 33 mesures, dont une enveloppe de 50 millions d'euros pour créer 4.000 lits "à la demande" dans les hôpitaux. 

Après le volet salarial, place aux réformes structurelles. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé mardi "33 mesures" pour "accélérer la transformation du système de santé", prévoyant notamment 4.000 lits "à la demande", une réduction de la part de la tarification à l'activité et l'accélération de la télémédecine.

50 millions d'euros pour créer 4.000 lits "à la demande" dans les hôpitaux dès cet hiver

Le Ségur de la santé doit être "un accélérateur qui a vocation à engager rapidement les transformations dont notre système de santé a besoin", a déclaré le ministre en concluant cette concertation de six semaines animée par Nicole Notat, ancienne numéro 1 de la CFDT, et lancée à la suite de la crise sanitaire. Parmi les mesures présentées, le ministre a annoncé une enveloppe de 50 millions d'euros pour créer 4.000 lits "à la demande" dans les hôpitaux dès cet hiver.

Cela permettra "de prévoir l'ouverture ou la réouverture de lits dans les structures selon les besoins" pour que les établissements puissent "s'adapter à la suractivité saisonnière ou épidémique", a dit le ministre.
Cette demande constitue une revendication récurrente des soignants, qui rappellent les nombreuses fermetures de lits ces dernières années. Selon les derniers chiffres officiels, quelque 4.200 lits d'hospitalisation ont été supprimés en 2018 en France, où les 3.042 hôpitaux et cliniques disposaient exactement de 395.670 lits en fin d'année.

"Mettre fin" au "mercenariat" de l'intérim médical

Pour l'hôpital public, Olivier Véran a en outre insisté sur la nécessité de "mettre fin" au "mercenariat" de l'intérim médical, qui a "donné lieu à trop d'abus, trop longtemps", proposant de faire "bloquer par les comptables publics les rémunérations dépassant le plafond réglementaire" ou de permettre aux agences régionales de santé (ARS) de dénoncer les abus devant les tribunaux administratifs. Une enveloppe de dotation sera mise à disposition des établissements pour "accélérer la réduction de la part de T2A", la très décriée tarification à l'activité, dans le financement des hôpitaux. 

Plus de téléconsultations...

Pour accélérer le développement des téléconsultations, le dispositif mis en place pendant la crise du Covid sera prolongé, et le principe de connaissance préalable du patient avant une téléconsultation sera assoupli. La semaine passée, lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Jean Castex avait promis d'investir six milliards d'euros dans le système de santé. Ainsi, 2,1 milliards seront consacrés "sur cinq ans" à la transformation, la rénovation et l'équipement dans les établissements médico-sociaux, dont les Ehpad qui accueillent les personnes âgées, a détaillé Olivier Véran.

... et des places en Ehpad rénovées

"Au moins un quart des places en Ehpad pourront être rénovées, accessibles et conformes à la rénovation énergétique", a-t-il promis. Quelque 2,5 milliards d'euros seront par ailleurs engagés "sur cinq ans" pour permettre "des projets hospitaliers prioritaires et des investissements ville-hôpital", et 1,4 milliard d'euros sera consacré à combler "sur trois ans" le "retard sur le numérique en santé". Cette enveloppe s'ajoute à la reprise de la dette hospitalière à hauteur de 13 milliards d'euros, aux 8,1 milliards prévus dans les "accords de Ségur" pour les salaires et les revalorisations de métiers et aux 15.000 embauches promises à l'hôpital.