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William Molinié, édité par Juliette Moreau Alvarez , modifié à
Pour la Cour des comptes, le gouvernement n'est pas prêt. Ce mercredi, elle publie son rapport sur l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 et montre de grands risques opérationnels au niveau de la sécurité et des transports. Pourtant, l'exécutif est au courant de ces dysfonctionnements depuis plusieurs années déjà.
DÉCRYPTAGE

La Cour des comptes publie ce mercredi un rapport sur l’organisation des Jeux olympiques de Paris en 2024. Son premier président, Pierre Moscovici, l’a présenté mardi à l’Assemblée nationale et au Sénat. Les magistrats pointent la sécurité et les transports comme les principaux risques opérationnels et pressent donc le comité d’organisation des JO à accélérer la signature de certains contrats, notamment avec la sécurité privée.

30% des menaces potentielles toujours pas connues

Des failles mises en lumière à 18 mois de la cérémonie d’ouverture, alors qu'elles sont pourtant connues du gouvernement depuis plusieurs années : dès le mois de juillet 2019, plusieurs rapports confidentiels d’industriels de la sécurité atterrissent sur le bureau du ministre de l’Intérieur de l’époque, Christophe Castaner.

"Ces rapports sont restés lettre morte", s’agace l'une des entreprises gestionnaires. Pourtant, tout est bien écrit noir sur blanc. Ces textes, de plusieurs centaines de pages, pointent le manque d’agents privés que l’on estime aujourd’hui à 40.000, mais également le déficit de cybersécurité et les risques d’attaques de drones.

Selon les projections, au moins 30% des menaces qui seront décelées en 2024 ne sont toujours pas connues aujourd’hui. "Le gouvernement n’a commencé à s’en préoccuper que l’année dernière", regrette un dirigeant pour qui "on a raté une formidable opportunité de faire un bond technologique". Désormais, la place Beauvau mène 180 expérimentations pour tenter de rattraper le retard. Mais, selon un proche du dossier, "il y a un avion, plusieurs pilotes avec plusieurs plans de vol". Un autre souligne des problèmes d’arbitrages et de gouvernance qui "mettent en péril l’équation de sécurité". Le risque pour le secteur de la sécurité privée est de n’être prêt qu’après les Jeux olympiques de 2024.