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Delphine Schiltz / Crédit photo : ADRIEN FILLON / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP , modifié à
C'est la nouvelle campagne nationale du ministère de l'Intérieur : informer et sensibiliser les Français sur la sécurité des femmes dans l'espace public. Des tracts seront distribués dans l'espace public dès ce mardi par les policiers, par les gendarmes, pour rappeler les bons gestes à adopter lorsqu'on est victime ou témoin d'une agression de rue.

D'après le dernier rapport du Haut-commissariat à l'égalité, rentrer seule le soir, provoque une angoisse pour huit femmes sur dix en France. Le ministère de l'Intérieur lance ce mardi une campagne nationale pour informer et sensibiliser les Français sur la sécurité des femmes dans l'espace public.

Cinq millions de flyers vont être distribués partout en France tout l'été, dans les transports en commun ou dans la rue par des policiers et des gendarmes en patrouille. Un tract bleu sur lequel on retrouve une liste de réflexes à adopter quand on est soit victime, soit témoin d'une agression.

"Une mesurette" ?

Parmi les conseils donnés : faire du bruit, faire diversion, demander de l'aide autour de soi, filmer la scène. Mais ce flyer reste une mesurette pour Pauline Baron, coordinatrice nationale du collectif féministe Nous toutes. "Cinq millions de flyers, ce n'est rien du tout. On est 68 millions de Français, Françaises, ce n'est rien du tout face, je dirais, à l'augmentation, à laquelle on assiste en ce moment, des violences de genre, quelles qu'elles soient."

Les trois quarts des plaintes pour viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel classées sans suite en 2021

Une démarche donc critiquée sur la forme mais aussi sur le fond, notamment parce que le flyer incite les victimes à déposer plainte dans un commissariat ou dans une gendarmerie. "On dit à des femmes d'appeler la police, de la faire venir sur place, de porter plainte également, alors qu'on sait très bien que les policiers actuellement sont mal formés, prennent mal en charge les victimes et les plaintes", poursuit-elle. D'après le site Statista, les trois quarts des plaintes pour viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel ont été classées sans suite en 2021.