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Benjamin Peter (à Revel), édité par Gauthier Delomez
La sécheresse historique que connait la France inquiète les agriculteurs, et également les maires de certaines communes. C'est notamment le cas pour les villes reliées au Canal du Midi, dont les réservoirs qui servent à l'alimenter ne sont remplis qu'à 55% selon les Voies navigables de France.

Une victime supplémentaire de la sécheresse hivernale. Alors que le mois de février devrait être le plus sec depuis 1959, la société des Voies navigables de France (VNF) a décidé "de différer la remise en eau complète de certains tronçons" du Canal du Midi au 15 mars afin de reconstituer au maximum les réserves d’eau. L'objectif est de remplir en une quinzaine de jours les biefs, les tronçons entre deux écluses, en espérant qu'il pleuve.

Une situation préoccupante

Il faut dire que la situation est préoccupante : les derniers chiffres relevés par Élodie Dufeu, des Voies navigables de France, montrent que les réservoirs qui servent à alimenter le canal ne sont remplis qu'à 55%. "Sur une année moyenne, ils devraient être à 85%, donc on a des réserves beaucoup plus basses", partage-t-elle au micro d'Europe 1.

La directrice adjointe territoriale de VNF rappelle que le sud-ouest du pays a connu un été très sec et très chaud. Il a donc fallu puiser dans les réserves. "L'hiver très sec ne permet pas de remplir nos barrages réservoirs, d'où la difficulté que l'on a aujourd'hui", poursuit-elle. Une solution pourrait être de remplir les biefs plus rapidement, "mais on pomperait dans les réserves, ce qui pourrait être préjudiciable pour la fin de la saison. On préfère anticiper", insiste Élodie Dufeu.

Inquiétudes pour l'accès à l'eau potable

Le maire de Revel en Haute-Garonne, Laurent Hourquet, est concerné par cet asséchement du Canal du Midi. Il reçoit dans son bureau les niveaux des barrages qui alimentent sa commune, et dont le surplus sert à remplir le canal. "C'est le point le plus bas qu'on a depuis l'historique de ces courbes-là", relate-t-il auprès d'Europe 1. "Vous avez vu comment ça doit monter pour retrouver le niveau qu'il faudrait avoir (...). S'il continue à faire ce temps-là, je suis inquiet, et pas que pour le tourisme", affirme le maire.

Laurent Hourquet s'inquiète notamment pour l'irrigation, pour l'eau potable, afin de sécuriser l'accès à l'eau des 200.000 habitants qui en dépendent. La société des Voies navigables de France a donc également décidé d'orienter 50% de l'eau qu'elle capte en amont pour alimenter le canal vers les réserves en eau potable.