Sécheresse : déficit de pluies, restrictions... À quoi s'attendre pour la saison estivale 2025 ?
Après la vague de chaleur qui a frappé la France du jeudi 19 juin au samedi 21 juin, la saison estivale s'annonce sous haute tension. La sécheresse, due à un déficit de précipitations combinée à une hausse de l'évapotranspiration, est également à craindre sur l'ensemble du territoire. Des mesures de restrictions d'eau sont ainsi à prévoir.
Tandis que la France accuse un déficit de pluie depuis le début de l'année, la sécheresse agricole, causée par un manque d'eau dans les sols, s'étend sur l'ensemble du territoire. Selon Windy, elle touche 98% de la surface de l'Hexagone ce mardi 24 juin, laissant craindre une saison estivale particulièrement aride.
Le site indique différents niveaux de sécheresse. Le sud de l'Occitanie, une partie de la Bretagne, des Pays-de-la-Loire, du Centre-Val de Loire, de l'Ile-de-France et du Grand Est sont frappés par une sécheresse extrême, soit le pallier le plus haut. À ces données s'ajoute le niveau des nappes phréatiques, dont près de la moitié est modérément bas, avec une tendance à la baisse.
Quelles sont les prévisions estivales ?
Le manque de pluie est estimé à 20 % en moyenne et jusqu'à 80 % dans le nord-est depuis le mois de mars en France, alertait Météo-France, lors d'une conférence de presse le 18 juin dernier. Le déficit de précipitations est aggravé par des pluies orageuses épisodiques, insuffisantes pour réhydrater les sols. Ce phénomène conduit ainsi à une sécheresse agricole.
S'il est encore trop tôt pour donner des projections jusqu'au mois d'aout, le site Windy indique déjà que la sécheresse extrême va s'étendre sur plus de la moitié du pays — davantage sur la Bretagne, sur une partie de la Normandie, ainsi que sur les Alpes — jusqu'au jeudi 3 juillet. Du côté de la météo, le bulletin des tendances de Météo-France pour les mois de juillet et août prévoit des températures supérieures aux normales, selon le scénario le plus probable. La prévisibilité des précipitations demeure cependant limitée, ne permettant pas de dégager une probabilité forte.
Les restrictions plus précoces en 2025 qu'en 2024
Depuis le début du mois de juin, les arrêtés de restriction d’usage de l’eau liés à la sécheresse se multiplient. Ces mesures arrivent plus tôt qu’en 2024, selon VigiEau. Lorsque l'état de sécheresse débouche sur une crise de l'eau, l’arrêt des prélèvements "non prioritaires", y compris à des fins agricoles, est exigé. C'est le cas notamment des Pyrénées-Orientales, de l’Indre, des Ardennes ou de l’Ain, actuellement en crise ou en alerte renforcée.
Dans une note publiée ce mercredi 25 juin, le Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan, tire la sonnette d'alarme : sans révision de notre gestion de l'eau actuelle, "88 % du territoire hexagonal pourraient être en situation de tension modérée ou sévère en été en matière de prélèvements" d'ici à 2050. Cette tendance à la sécheresse se profile inévitablement. Même en menant une politique "sobre en matière d’eau dans tous les secteurs d’activité", cette proportion ne descendrait qu’à 64 %, prévoit le rapport.