À Espira-de-l'Agly près de Perpignan, des milliers d'arbres fruitiers risquent de mourir. 1:25
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Thibaud Hue (à Pia), édité par Laura Laplaud / Crédit photo : JC MILHET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Deux tiers des nappes phréatiques en France métropolitaine sont toujours sous les normales, a annoncé mercredi le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. Certaines zones sont particulièrement touchées comme les Pyrénées-Orientales, en alerte rouge depuis un mois. À Espira-de-l'Agly près de Perpignan, des milliers d'arbres fruitiers risquent de mourir.

Le thermomètre continue de monter. Dans les Pyrénées-Orientales, plus de 30 degrés ont été recensés par endroits et des restrictions strictes sur les arrosages ont été décrétées. Depuis un mois, le département est en alerte rouge. Deux tiers des nappes phréatiques en France métropolitaine sont toujours sous les normales, a annoncé mercredi le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. Des sols de plus en plus abîmés par le soleil notamment dans la vallée de l'Agly près de Perpignan où des milliers d'arbres fruitiers sont menacés. 

"On a réduit la plantation"

Face à ses sacs presque vides d'abricots et d'amandes, Bernard, cultivateur, est désolé. Le sol de ses champs est sec. Sec comme il ne l'a jamais vu dans sa vie. "J'ai 66 ans, et on a toujours eu des pluies à l'automne, à l'hiver et là, pas de pluie d'automne, pas de pluie l'hiver. On était normalement à 500-600 millimètres et cette année on est à 150 millimètres, c'est ridicule", lance-t-il.

Pour limiter les pertes et suivre les restrictions d'arrosage imposée par la préfecture, le sexagénaire a moins semé cette année. "On a réduit la plantation. Tout ce qui est des courges d'hiver, on a réduit de 50 % les surfaces", précise-t-il.

"Ça va nous impacter financièrement, mais jusqu'à quel point ?"

Et double peine pour l'agriculture : les chaleurs de l'année dernière font toujours souffrir ses champs et les récoltes sont mauvaises. "On a des vergers où il y a uniquement 20% de la production. Les amandiers n'ont pratiquement pas d'amandes parce qu'ils ont souffert à l'automne dernier. Ça va nous impacter financièrement, mais jusqu'à quel point ?", s'interroge-t-il.

Pour le moment, Bernard lutte pour ne pas monter ses prix, mais pourrait bien s'y résoudre si la canicule revient chaque année.