Maths 1:35
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Louise Sallé, édité par Solène Delinger
Depuis la réforme du lycée en 2019, mise en place par Jean-Michel Blanquer, les mathématiques ne sont plus obligatoires à partir de la première. Résultat : le nombre de filles inscrites a drastiquement diminué. Comment expliquer cet accroissement des inégalités filles/garçons dans cette matière ?

La réforme du lycée menée par le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a accru les inégalités entre filles et garçons en mathématiques. Depuis que cette matière n'est plus obligatoire depuis la première, le nombre de filles inscrites a drastiquement diminué. Comment expliquer cet accroissement des inégalités filles/garçons ? 

Un choix stéréotypé

Elles n'étaient déjà qu'à peine un tiers dans les classes prépas MPSI, qui mènent aux écoles d'ingénieurs, elles ne sont plus qu'un quart depuis le nouveau bac. La faute à un enseignement des mathématiques en première, appelé spécialité, présenté comme exigeant et qui rebute des lycéennes peu confiantes en elles, selon la mathématicienne Mélanie Guenais.

"C'est indiqué dans les programmes, c'est-à-dire que le programme définit la spécialité mathématiques par un objectif ambitieux. Et ce terme ambitieux peut engendrer une désaffection des filles vers cette discipline", explique-t-elle sur Europe 1. Pour la sociologue Clémence Perronet, les jeunes manquent d'informations pour choisir parmi toutes les matières qui sont proposées à la fin de la seconde. Ils se raccrochent donc à des stéréotypes pour faire leur sélection.

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"C'est plus habituel quand on est une fille de faire des disciplines littéraires que des disciplines scientifiques. Et plus on donne le choix aux jeunes dans l'orientation, plus les choix sont stéréotypés", affirme-t-elle.

Les associations dénoncent l'accroissement des inégalités

Ces inégalités hommes/femmes dans les formations où les maths dominent vont finir par atteindre le marché de l'emploi avec le risque de voir moins de femmes dans les métiers scientifiques et technologiques, très valorisés aujourd'hui. Le 25 janvier, des associations et instituts de recherche en mathématiques ont dénoncé la réforme de Jean-Michel Blanquer.