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Camille Moreau, édité par Ugo Pascolo / Crédits photo : GARO / PHANIE / PHANIE VIA AFP , modifié à
Plusieurs centaines de femmes accusent l'Agence régionale de sûreté du médicament d'avoir gardé le silence pendant des années sur les effets secondaires graves de l'Androcur, une pilule progestative prescrite à des centaines de milliers de femmes et qui provoquerait des tumeurs cérébrales. Elles sont prêtes à poursuivre l'État pour défaut d'information.

C'est un nouveau chapitre dans le scandale de l'Androcur, six ans après. Plusieurs centaines de patientes accusent l'Agence régionale de sûreté du médicament (ANSM) d'avoir gardé le silence pendant des années sur les effets secondaires graves de ce médicament. Un progestatif prescrit comme contraceptif, contre la chute des cheveux, ou encore pour traiter l'endométriose. Un médicament aux allures de miracle qui a pourtant provoqué des tumeurs chez certaines malades. 

Une tumeur bénigne de la taille d'une clémentine

"Les médecins et l'État étaient au courant des risques, mais ils m'ont quand même prescrit de l'Androcur." Voici les mots d'une des plaignantes qui a pris cette pilule contraceptive entre 2013 et 2019. Une IRM plus tard, elle découvre dans son cerveau un méningiome, une tumeur bénigne de la taille d'une petite clémentine. "Je suis allée voir un neurochirurgien qui m'a dit qu'il fallait opérer sous six semaines. Le ciel m'est tombé sur la tête. Vraiment, je ne m'y attendais pas", explique-t-elle. 

"Je ne souhaite à personne de passer sur une table d'opération, de passer six heures la boîte crânienne ouverte, d'être en arrêt maladie de nombreux mois et pour certaines femmes d'avoir des invalidités vraiment fortes."

Des centaines de femmes prêtes à poursuivre l'État en justice

Comme cette femme, elles sont des centaines désormais prêtes à poursuivre l'État en justice pour faire reconnaître la faute de l'Agence nationale de sécurité du médicament et obtenir une réparation financière. 

À noter que depuis 2018, la prescription d'Androcur est strictement encadrée par l'ANSM, qui recommande d'utiliser les doses les plus faibles possibles et de surveiller par IRM les patientes sous traitement.