Sahel : "Pour l'instant, la France ne peut pas retirer sa présence militaire au Mali"

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Ugo Pascolo , modifié à

Invité d'Europe Soir, l'ancien chef de l’état-major particulier de Jacques Chirac, le général Henri Bentégeat, estime que la France "ne peut pas retirer sa présence militaire au Mali pour l'instant". Selon lui cela serait incompréhensible au vu des "sacrifices déjà consentis". Ces dernières semaines, cinq soldats tricolores de l'opération Barkhane sont morts, portant le total à 57 décès sur les 8 ans de la mission.  

La France doit-elle rappeler ses soldats de l'opération Barkhane déployés au Sahel ? La question se fait de plus en plus pressante depuis que Paris a perdu cinq soldats au cours des dernières semaines, soit 57 morts au total depuis 8 ans, et alors qu'Emmanuel Macron pourrait faire revenir au sein des frontières françaises 600 hommes prochainement. Malgré ces pertes récentes, le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, Laurent Nuñez, assurait le 3 janvier dernier sur Europe 1 que "la présence de l'armée française dans cette zone est un succès"

"Incompréhensible au regard des sacrifices déjà consentis et des progrès réalisés"

Succès ou pas, pour le général Henri Bentégeat en tout cas, la France "ne peut pas retirer sa présence au Mali pour l'instant". Invité d'Europe Soir alors que paraît son ouvrage Les Ors de la République, souvenirs de sept ans à l'Élysée, l'ancien chef de l'état-major particulier de Jacques Chirac estime qu'un retrait des troupes tricolores serait "incompréhensible au regard des sacrifices déjà consentis et des progrès réalisés". "Maintenant, qu'on se pose la question de savoir si on doit continuer comme on fait actuellement ou si on doit modifier notre stratégie, c'est légitime", explique l'ex-chef d'état-major jusqu'en 2006.

"Le bon équilibre et la bonne méthode"

"D'ailleurs je sais qu'elle se pose actuellement pour le président Emmanuel Macron, la ministre des Armées Florence Parly et pour le général François Lecointre [actuel chef d'état-major, ndlr]." Il faut "trouver le bon équilibre et la bonne méthode", insiste le général Henri Bentégeat. "On ne peut pas continuer indéfiniment en perdant cinq soldats par mois, ce n’est pas possible."