Sarah El Haïry, secrétaire d’État à la Jeunesse et à l’engagement, était l'invitée d'Europe 1 samedi matin. 2:25
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Laetitia Drevet , modifié à
Alors que des rixes entre jeunes ont fait plusieurs morts en région parisienne au cours des dernières semaines, le gouvernement doit présenter un plan de lutte contre les bandes d'ici le 1er mai. Sarah El Haïry, secrétaire d’État à la Jeunesse et à l’engagement, en a dessiné les contours au micro d'Europe 1.
INTERVIEW

Saint-Chéron, Boussy-Saint-Antoine, Champigny-sur-Marne, et plus récemment le 16e arrondissement de Paris… Depuis plusieurs semaines, les rixes entre bandes de jeunes font la une de l'actualité. La mort d'Alisha, brutalement frappée puis jetée dans la Seine, a encore renforcé l'image d'une jeunesse française en proie aux affrontements. "Il ne faut pas s'habituer aux conséquences de l'hyperviolence", affirme Sarah El Haïry, secrétaire d’État à la Jeunesse et à l’engagement, invitée d'Europe 1 samedi matin. 

Pour tenter d'y faire face, Gérald Darmanin, à l'Intérieur, Eric Dupont-Moretti, à la Justice, et Jean-Michel Blanquer, à l'Éducation, ont relancé début mars leur "plan contre les bandes". Il a pour but d'"éviter les macabres faits qui jonchent l'actualité", assure la secrétaire d'État. "Plusieurs pistes sont creusées, de l'éloignement du jeune, à un meilleur équipement à proximité des établissements en passant par la lutte contre le cyberharcèlement." Sarah El Haïry considère ce dernier comme un "accélérateur" de la violence chez les jeunes. "Nous avons la responsabilité d'outiller nos enfants face à ce nouvel espace qui n'est pas en dehors de la loi", souligne-t-elle. 

"Un investissement à long terme pour la jeunesse"

Le plan du gouvernement sera présenté le 1er mai prochain. Il prévoit notamment de recourir à des groupes locaux de traitement de la délinquance, sur le modèle de celui mis en place à Paris qui associe police, mairie et services éducatifs sous l'égide du parquet. Leur but sera notamment de surveiller les réseaux sociaux via lesquels les jeunes peuvent se donner rendez-vous pour en découdre. La sécurité aux abords des écoles, le suivi de l'absentéisme scolaire et la médiation de quartiers doivent également être renforcés. 

"Nous portons un certain nombre de projets pour créer une unité entre les jeunesses de France, pour que chacun trouve sa place. Il ne s'agit pas de projets vains mais d'un investissement à long terme pour la jeunesse", conclut Sarah El Haïry.