Jeudi dernier, les abords de la place de l'Opéra ont été émaillés de violences. 1:39
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Simon Bourtembourg, édité par Laura Laplaud
Avant une nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites mardi, des craintes sur la radicalisation du mouvement se font sentir. Jeudi dernier, les abords de la place de l'Opéra ont été émaillés de violences. Contrairement à Bastille ou République, les commerçants de ce quartier ne sont pas habitués aux manifestations.

Une semaine après l'adoption de la réforme des retraites, la contestation ne faiblit pas. Après la très forte mobilisation de jeudi, les syndicats entendent bien maintenir la pression. Une nouvelle journée de mobilisation est organisée mardi prochain. Les derniers rassemblements ont été émaillés de violences, comme à Paris où plus de 900 feux ont été allumés jeudi soir. Certains craignent une radicalisation du mouvement, notamment les commerçants du quartier de l'Opéra, peu habitués aux manifestations.

Le quartier de l'Opéra, un théâtre de violences

Façades noircies par les flammes, poubelles calcinées et vitrines taguées... La place de l'Opéra porte encore les stigmates des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Le 9e arrondissement parisien est devenu un théâtre de violences. "Tout a brûlé, la marchandise a fondu... C'est la première fois que ça m'arrive. D'habitude, les manifestations ne se terminent pas ici donc on est un peu épargnés. On ne sait pas combien de temps ça va durer, est-ce qu'ils vont remettre un nouveau kiosque ? Est-ce qu'ils vont nous refaire la même chose ?" s'interroge Nathalie, gérante d'un kiosque depuis dix ans.

La crainte des commerçants

En face, la bijouterie de Stéphane a été vandalisée. Les vitrines sont fracturées et plusieurs montres de luxe ont été dérobées. Le cinquantenaire avoue avoir été pris de court. "Ça a déjà été un lieu de rassemblement au moment des gilets jaunes. Maintenant, on croise les doigts. Évidemment, je souhaiterais que ce ne soit pas le cas pour la suite." Une crainte partagée par tous, celle de voir le quartier de l'Opéra devenir un lieu fort de la contestation à Paris.

Vendredi, l'IGPN a été saisi après les menaces et les intimidations proférées par des policiers de la Brav-M contre de jeunes manifestants à Paris. Le préfet de police Laurent Nuñez a dénoncé des propos inacceptables que l'on peut entendre dans un enregistrement audio lors de la garde à vue.