De nombreux avocats se mobilisent contre la réforme des retraites. 1:38
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Salomé Legrand, édité par Antoine Terrel , modifié à
Mobilisés contre la réforme des retraites, de nombreux avocats ont multiplié les demandes de remise en liberté dans des dossiers aussi divers que le terrorisme, la criminalité organisée, ou encore la délinquance financière. "On n'aura pas les moyens de les traiter correctement", prévient Isabelle Besnier-Houben, du syndicat FO Greffiers.

Les avocats ne désarment pas. Parmi les professions les plus réfractaires au projet de réforme des retraites, les avocats multiplient les actions ciblées, comme les lancers de robes ou encore un sit-in à Lyon avant l'audience au dernier jour du procès Preynat. Ils vont désormais encore plus loin, en déposant massivement des demandes de remise en liberté, ce qui préoccupe la Chancellerie. 

300 demandes ont ainsi été empilées à Marseille, ainsi qu'une centaine à Lille, tandis que le décompte est encore en cours en région parisienne. Tous les barreaux participent, et le mouvement est suivi jusqu'à la Guadeloupe et Saint-Martin. Au total, des centaines de demandes de remise en liberté tout dossiers confondus ont été déposées : terrorisme, criminalité organisée, délinquance financière, etc. 

"On va forcément faire des erreurs"

Mais la loi prévoit que ces demandes soient étudiées dans un certain délai, au-delà duquel le prévenu est automatiquement remis en liberté, quelque soit son profil et sa dangerosité. Une course contre la montre s'engage donc pour les magistrats et les greffiers. "Ça ne va pas être possible, on n'aura pas les moyens de les traiter correctement", confirme à Europe 1 Isabelle Besnier-Houben, secrétaire générale du syndicat FO Greffiers. "On n'a pas les effectifs pour le faire, tant en magistrats qu'en fonctionnaires, donc on va forcément faire des erreurs que le grand public va nous imputer, alors que dans le fond, c'est le ministère, qui, depuis des années, ne nous donne pas les moyens pour travailler", ajoute-t-elle.

À Lyon, les opposants veulent aussi s'attaquer au portefeuille. Du côté des membres du deuxième barreau de France, on pousse pour la séquestration sur un compte professionnel commun aux avocats des TVA et des cotisations URSAFF.