Relaxe pour deux hommes accusés d'avoir "usurpé" l'identité de Macron

Emmanuel Macron n'était pas partie civile, ni représenté à l'audience.
Emmanuel Macron n'était pas partie civile, ni représenté à l'audience. © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP
Un peu avant l'élection présidentielle de 2017, deux hommes avait envoyé de faux courriels signés du candidat à une centaine de destinataires, puis à des membres de l'équipe d'Emmanuel Macron et à des journalistes. 

Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé jeudi deux hommes accusés d'avoir "usurpé l'identité" du candidat Emmanuel Macron à quelques jours de la présidentielle de 2017 dans des courriels intitulés "10 bonnes raisons de ne pas voter pour moi".

Pour le tribunal, les lecteurs de ce mail "ne peuvent ignorer qu'il ne s'agit pas d'un véritable message signé du candidat, mais d'un courriel parodique, émanant d'opposants politiques qui appellent à ne pas voter pour Emmanuel Macron". Ainsi, "les faits litigieux ne correspondent pas à l'usurpation de l'identité d'un tiers, la teneur des propos étant manifestement incompatible avec la volonté de se faire passer pour Emmanuel Macron", selon le jugement consulté par l'AFP.

Le mail invitait à signer une pétition sur un site anti-Macron

Le 21 avril 2017, à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, ces courriels signés "Emmanuel" étaient parvenus à une centaine de destinataires via l'adresse "emmanuel.macron.enmarche@gmail.com". Le même mail avait par la suite été renvoyé, depuis deux adresses anonymisées, à des membres de l'équipe du candidat Macron, ainsi qu'à des journalistes.

Le courrier électronique invitait à signer une pétition intitulée "Emmanuel Macron, où est passé votre patrimoine ?" sur un site anti-Macron et anti-immigration, "Damocles".

Un des prévenus militait pour François Fillon

Le candidat avait porté plainte, le parquet avait ouvert une enquête dans la foulée et au terme d'investigations approfondies, les deux hommes avaient été cités à comparaître devant le tribunal correctionnel. L'un des deux prévenus militait alors pour François Fillon, candidat LR à la présidentielle, et travaillait par ailleurs au sein d'une association conservatrice.

Il était poursuivi pour avoir demandé à un camarade et subordonné de créer l'adresse mail litigieuse, lui avoir fourni le texte et la liste de diffusion correspondante, puis avoir rediffusé le courriel. Devant le tribunal, il avait évoqué en mars des courriels "poil à gratter" destinés à répondre par l'humour aux "campagnes téléphoniques non sollicitées" et automatiques que pratiquait alors le candidat Macron.

La défense avait dénoncé "l'énergie incroyable déployée par le parquet" et sa rapidité à déclencher l'enquête. "Tout ça pour retrouver les auteurs de ce qui relève à l'évidence d'un canular politique, d'une bonne ou d'une mauvaise blague", avait souligné Margot Bailly, avocate d'un des prévenus.

Le chef de l'État n'était pas partie civile, ni représenté à l'audience.