Des dizaines de nouveaux participants sont présents dans les manifestations contre la réforme des retraites. (Illustration) 1:38
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Caroline Baudry, édité par Yanis Darras , modifié à
Face à l'inflexibilité du gouvernement, de plus en plus de Français choisissent de rejoindre les journées de mobilisations des syndicats pour exprimer leur opposition à la réforme des retraites. "Il n'y a aucune prise en compte des manifestations. Donc, il faut vraiment poursuivre le mouvement et être présent", estime Christine, qui s'est mobilisée le 19 janvier dernier.

Le gouvernement "est sourd à tous ces mouvements-là. Et c'est ça qui me met, moi, très en colère". Au micro d'Europe 1, Christine ne cache pas son agacement contre le projet de réforme des retraites voulu par le gouvernement. Alors, cette Brestoise de 59 ans a décidé de se rendre dans les rues de sa ville pour protester contre le recul de l'âge légal de départ à la retraite, de 62 à 64 ans

Le comportement du gouvernement pointé du doigt

Et malgré plus d'un million de manifestants selon l'État - deux millions pour la CGT - partout en France le 19 janvier dernier, du côté de l'exécutif et du chef de l'Etat, le discours reste le même. "La réforme est indispensable" assure ainsi Emmanuel Macron. "C'est de l'idéologie de ne revenir sur rien", estime l'ingénieure. 

"Il n'y a aucune prise en compte des manifestations, des sondages qui sont plutôt défavorables à cette réforme. Donc il faut vraiment poursuivre (le mouvement) et être encore plus présent" pour montrer notre opposition, poursuit-elle. Et elle n'est pas la seule à sauter le pas pour aller manifester, face à la détermination du gouvernement à faire voter la réforme. 

"J'ai pris conscience de l'ampleur de la réforme"

C'est le cas de Paul, salarié à Paris qui a décidé d'arpenter les grands boulevards avec ses amis, après avoir vu la forte mobilisation le 19 janvier dernier. "S'il y a autant de personnes qui se mobilisent alors qu'elles sont si différentes, c'est qu'il faut que je m'y intéresse un peu plus", reconnaît le parisien. 

"Et puis, j'ai pris conscience de l'ampleur de la réforme et je ne veux pas avoir ça sur la conscience, de ne pas être allé montrer mon soutien aux manifestants", explique Paul. Désormais, pour ces nouveaux manifestants fermement opposés à la réforme, ce n'est que le début d'une série de mobilisations à laquelle ils sont désormais déterminés à participer.

"Ne pas laisser passer la réforme"

A Valenciennes, Europe 1 a rencontré des Français qui manifestaient eux-aussi pour la première fois. Sans pancarte mais avec une colère qui se lit sur son visage, David, agent territorial, tenait à se joindre au mouvement contre la réforme des retraites ce mardi. "Je suis né en 1969 donc je suis en plein dedans. Et effectivement, il y a une émulation et quelque chose est en train de se passer. A quel moment elle est juste cette réforme ? Ce sont toujours ceux qui sont le moins bien payés qui vont travailler encore plus longtemps. Donc non, on ne va pas laisser passer cela", déplore-t-il.

Pour Wahiba, ce sont ce qu'elle considère comme des provocations du gouvernement qui lui ont fait rejoindre les cortèges. "Elisabeth Borne s'est permise de dire que la retraite à 64 ans sera non négociable. Donc, par le fait de venir manifester, avec une forte mobilisation, j'espère que le gouvernement se rendra compte que la majorité des Français est contre la réforme des retraites et contre deux ans de travail en plus. Juste deux ans de perte de temps de vie", souligne-t-elle.

Des manifestants qui parfois comme Dorian, sont partisans de la méthode dure pour faire reculer le gouvernement. "Si on es tous solidaires, si on fait un pays mort entre guillemets, ne serait-ce que plusieurs fois dans le mois pour qu'ils comprennent, c'est vraiment possible de faire bouger les choses", souhaite-t-il. Les opposés à la réforme sont déjà prêts à revenir dans la rue pour un troisième acte. les syndicats ont appelé à deux nouvelles journées de mobilisation, les mardi 7 et samedi 11 février prochains.