Réforme des retraites : "L'enjeu, c'est l'unité syndicale", explique le sociologue Jean-François Amadieu

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Edité par Mathilde Durand

La mobilisation de jeudi contre la réforme des retraites a été un "succès", selon les syndicats. Mais le gouvernement affiche sa sérénité, tout en affirmant qu'il "restait des marges de négociations". Pour faire céder le gouvernement, les syndicats doivent jouer sur l'unité, décrypte Jean-François Amadieu, sociologue et spécialiste des mouvements sociaux. 

Jeudi, la mobilisation contre la réforme des retraites a été massive. 800.000 personnes ont défilé en France selon le ministère de l"Intérieur, 1,5 million selon la CGT. Pour faire céder le gouvernement et Emmanuel Macron, qui se dit "calme et déterminé", certains syndicats espèrent une grève longue. Jean-François Amadieu, sociologue spécialiste des mouvements sociaux, livre son analyse de la situation sur Europe 1. 

"Les manifestations, ce n'était pas l’enjeu, il y avait du monde, mais il y a déjà eu des manifestations syndicales avec plus de monde", décrypte Jean-François Amadieu. Le succès est plutôt dans le fait que les défilés ont été plutôt calmes, les blacks blocs n’ont pas causé trop de perturbations." A Lyon, Toulouse ou encore à Paris, quelques incidents ont éclaté en marge des défilés entre certains blacks blocs et les forces de l'ordre. A 20 heures jeudi soir, 70 personnes étaient en garde à vue.

L'enjeu : l'unité syndicale

Si les syndicats se réjouissent de la mobilisation, le gouvernement affiche sa sérénité. Une nouvelle journée de mobilisation, prévue pour le 10 décembre, est en réflexion alors que le Premier ministre devrait s'exprimer milieu de semaine prochaine. "L'enjeu c'est l'unité syndicale", analyse Jean-François Amadieu, bien plus que la durée ou l'ampleur de la mobilisation. "Tout va se jouer quand il y aura des annonces et quand peut-être des lignes vont bouger. L'UNSA, un organisme très puissant dans les transports, attend d'obtenir des concessions significatives pour pouvoir arrêter sa position."

Pour le sociologue, en cas d'unité syndicale et compte tenu de la participation très élevée dans le secteur des transports, la journée de mardi pourrait s'avérer catastrophique.