Nantes manifestation 1:18
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Charles Guyard, édité par Alexandre Dalifard
Ce jeudi, à Nantes, 25.000 personnes étaient présentes dans les rues selon les autorités pour s'opposer à la réforme des retraites. Selon les syndicats, les manifestants auraient été plus du double. C'est la première fois depuis près de deux décennies qu'une manifestation se déroule sans débordement à Nantes.

Ce jeudi, les Franciliens n'étaient pas les seuls à défiler pour s'opposer à la réforme des retraites. Grandes ou petites villes, le combat était le même pour tous les Français opposés au projet. Europe 1 était présent à Nantes où 25.000 personnes étaient dans la rue selon les autorités. En revanche, selon les syndicats, les manifestants auraient été plus du double. 

"Moi, je travaille en maternelle. Donc, clairement, ce sont les enfants qui changeront mes couches peut-être", ironise Marie, présente lors de la mobilisation. À 59 ans, elle ne se voit pas continuer son métier d'assistante maternelle pendant encore cinq ans. "Physiquement, cela devient difficile. Donc bien évidemment, je n'atteindrai pas en pleine santé l'âge de la retraite. Ce n'est pas pensable", déplore-t-elle.

Un cortège intergénérationnel

Ce jeudi, ils étaient au moins 50.000 à avoir également pensé que partir à la retraite à 64 ans n'était pas pensable. Une mobilisation d'ampleur quasi inédite à Nantes qui a rassemblé toutes les générations. Par exemple, Lazard, dix ans, a préféré accompagner ses parents dans le cortège alors que son enseignants assurait quand même les cours. "C'est plus important d'être là pour mon avenir que d'être à l'école", souligne l'écolier. 

Quant à Émilie, 37 ans, elle ne se voit pas non plus travailler encore plus d'un quart de siècle. "Disons que je n'ai pas un métier qui a une pénibilité par rapport à d'autres, mais par contre, je serais peut-être pas aussi performante à 60 ans que maintenant. Est-ce que c'est eux qui voudront me garder ? C'est plutôt ça", exprime-t-elle. 

À noter que la manifestation s'est déroulée sans aucun débordement, ce qui, à Nantes, n'était plus arrivé depuis près de deux décennies.