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Stéphane Burgatt // Crédits : CHRISTOPHE SIMON / AFP , modifié à
Dans la cité phocéenne, les étudiants doivent composer avec l'insécurité permanente qui gangrène Marseille depuis plusieurs années. Des points de deal se situent même devant des établissements universitaires. Une situation qui avait poussé la faculté Colbert a menacé de fermer ses portes. Europe 1 s'est rendue sur place pour constater le ras-le-bol des étudiants. 

Enjamber les seringues et passer devant des points de deal : voici le quotidien des étudiants du quartier de la Porte d’Aix pour accéder à leurs établissements à Marseille. Ce quartier avait déjà fait parler de lui à la rentrée dernière. Les responsables de la faculté Colbert avaient menacé de fermer leurs portes, si le problème n’était pas pris au sérieux par les autorités.

Résultat, une patrouille de police est présente depuis sur les lieux. "Ça a déplacé le problème aux alentours. Aux abords de différents établissements. Mettre des camions de police c’est bien pour le symbole mais ça n’est pas la solution. Le soir, quand ils s’en vont, les trafics reprennent" se désole Yann Solterman, président de l’UNI Aix-Marseille.

La boule au ventre

Si le problème est réglé sur le parvis, il est finalement déplacé ailleurs. Dans le quartier se trouvent plusieurs établissements privés dans l’informatique ou l’art. Chaque jour, c'est le même constat et les mêmes craintes pour cet étudiant : "On vient un peu la boule au ventre. Pour accéder à notre établissement, on passe par 2, voire 3 points de deal selon les jours. On enjambe des seringues. On passe par un urinoir public avec des odeurs insupportables. Il y a aussi des feux de camp parfois de bon matin. On a peur, car on ne sait jamais ce qui peut nous arriver".

Des toxicomanes "se piquent" à proximité

Dans le secteur, on retrouve plusieurs points de deal mobiles, mais surtout des consommateurs de drogue. Le climat est pesant, nous confirme cet autre étudiant. "Parfois, devant la porte de notre établissement, on voit des gens se piquer. Certains sont agressifs. On a eu une dame de ménage qui s’est fait agresser. Quand on sort, ils nous regardent bizarrement et nous proposent de la drogue. Mais nous, on ne veut pas fumer, on veut aller en cours normalement, sans passer par un climat comme ça. Personnellement, je me suis déjà fait insulter et menacer", explique-t-il.

Un collectif d’étudiants a organisé une pétition en ligne qui a rapidement dépassé les 1.500 signatures. Ils ont également manifesté à l’entrée du conseil municipal marseillais. Tous demandent aux pouvoirs publics un nettoyage et une reprise en main globale de tout ce secteur du centre-ville.