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Jean-Baptiste Marty / Crédits : Nicolas TUCAT / AFP , modifié à
Le trafic drogue : un fléau pour les policiers marseillais. Selon les informations d’Europe 1, 91 points de vente ont été identifiés lors du dernier recensement des forces de l’ordre en janvier 2024. Mais face à la hausse des contrôles de police mais aussi du fait d’une forte concurrence entre les quartiers, les trafiquants de drogue se repensent, rendant le travail des forces de l'ordre plus difficile.

Véritable plaque tournante du trafic de drogue en France, la ville de Marseille reste dans le viseur des autorités. Des quartiers entiers contrôlés par les plus gros dealers du pays, qui, face à une concurrence exacerbée à certains endroits de la cité phocéenne, sont obligés de changer leurs méthodes de vente pour faire prospérer leur business.

Fidéliser les clients

Selon les informations d’Europe 1, 91 points de vente ont été identifiés par les policiers en janvier dernier. Pour se démarquer de la concurrence, les trafiquants usent de stratagèmes inspirés des codes de la grande distribution avec une fidélisation des clients. Neuf produits achetés, le dixième offert, codes promotionnels ou encore échantillons gratuits, les dealers repensent leurs méthodes de vente. 

Les trafiquants de drogue cherchent également à se faire connaître. Pour cela, ils utilisent le référencement sur internet. Par exemple, le commerce "Point de vente" est identifiable dans le quartier de la Savine à Marseille lors d’une recherche sur Google Maps. Pour attirer les clients, les différents réseaux s’inspirent aussi des codes de la jeunesse : des clips de rap ou encore des visuels attrayants sont régulièrement postés sur les réseaux sociaux.

Des réseaux sociaux largement investis qui permettent aussi de passer des petites annonces et notamment des offres d’emploi généralement intitulées "jobbeurs". Souvent ciblés, les mineurs peuvent ainsi être facilement recrutés pour venir surveiller un lieu de vente.

Des dealers mobiles

La forte présence des policiers sur le terrain, oblige aussi les "barons" marseillais à trouver des alternatives pour continuer à exploiter leurs business. En 2023, une cinquantaine de points de vente ont été démantelés selon les forces de l’ordre. Mais ces dernières s’inquiètent d’un phénomène qui prend de l’ampleur : la livraison à domicile.

Inspirés de l’ubérisation, les comptes de livraison pullulent sur les réseaux sociaux. "Ubershit", "Coffee Marseille", "Deliverooland" : il est désormais très facile pour les clients de passer commande, sans même avoir à se déplacer. Déguisés en livreurs de nourriture, avec des sacs à dos floqués, les dealers ambulants sont difficilement repérables pour les forces de l’ordre dont le travail, aujourd’hui, est de plus en plus compliqué.