Pyrénées : une mine de tungstène bientôt rouverte ? Les habitants inquiets

© PASCAL PAVANI / AFP
  • Copié
A.H. , modifié à
Une société s'intéresse de près à une ancienne mine pyrénéenne de tungstène, qui pourrait devenir le premier gisement mondial.

D'un côté, il y a ceux qui voient l'opportunité économique. De l'autre, ceux qui s'inquiètent pour leur santé et l'environnement. Depuis plusieurs mois, le projet de réouverture d'une ancienne mine de tungstène à Salau, dans l'Ariège, crée la polémique, rapporte Sud Ouest.

Premier gisement mondial ? Cette mine, active entre 1971 et 1986 et d'où ont été extraites plus de 4.000 tonnes de tungstène, est convoitée par Variscan Mines, une société français aux capitaux australiens. En novembre 2014, une demande de permis exclusif de recherche a été déposée. Si Variscan Mines a Salau dans son viseur, c'est que l'enjeu financier est énorme. A ce jour, 85% du tungstène est produit par la Chine, et le site pyrénéen pourrait représenter "le premier ou le second gisement mondial", précise Michel Bonnemaison, le directeur général de la société au journal Sud Ouest. Selon ses estimations, le gisement pourrait être exploité pendant "au moins 30 ans".

De l'amiante ? Mais il n'est pas anodin de relancer une exploitation minière dans une zone qui n'en a plus connu depuis des années, et qui est par ailleurs classée Natura 2000. Les élus et les habitants craignent l'impact sur l'environnement, mais aussi sur la santé. L'amiante, qui serait présent dans les galeries, pourrait rendre les gens malades. Début 2015, le conseil municipal de Salau s'était opposé à l'unanimité au projet et une pétition, déjà signée par plus de 5.000 riverains, a été lancée. 

Le ministère de l'Economie doit rendre sa décision cet été. En cas de feu vert, les habitants se réservent le droit de mener l'affaire en justice.