Prostituée trans tuée au Bois de Boulogne : des soupçons sur l'arme du crime

Vanesa Campos
La prostituée tentait d'empêcher plusieurs hommes de dépouiller son client. Image d'illustration.
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avec AFP , modifié à
Selon plusieurs médias dont le "Canard Enchaîné", une douille retrouvée sur les lieux du drame provient d'un modèle dont sont dotés les policiers. Or, une arme de service a été dérobée début août dans le secteur. 

L'arme qui a servi au meurtre d'une prostituée trans dans le Bois de Boulogne mi-août a-t-elle pu être dérobée à un policier? Le pistolet n'a pas été retrouvé mais des soupçons pèsent sur sa provenance, selon des sources proches du dossier.

L'arme du policier a été dérobée dans son véhicule. Sur les lieux du drame qui a coûté la vie la nuit du 16 août à Vanesa Campos, une travailleuse du sexe de 36 ans d'origine péruvienne, les enquêteurs ont retrouvé une douille de 9 mm d'un modèle dont sont dotées les forces de l'ordre.

Plusieurs médias, dont Le Canard Enchaîné, ont fait un lien avec le vol, confirmé à l'AFP, d'une arme de service appartenant à un fonctionnaire de la Police aux Frontières (PAF) survenu dans son véhicule la nuit du 9 août dans le secteur du Bois de Boulogne, soit quelques jours avant le meurtre.

"Une unité de temps et de lieu qui interroge". La prudence reste cependant de mise car des analyses sont toujours en cours, a indiqué une source proche du dossier. "Et tant que nous n'aurons pas mis la main sur l'arme du crime, on ne peut rien affirmer avec certitude", a-t-elle ajouté.

"Il y a une unité de temps et de lieu qui interroge", a relevé une autre source proche du dossier. Le policier avait déclaré le lendemain à sa hiérarchie le vol de son arme.

Cinq personnes mises en examen. Cinq personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire mardi dans le cadre de l'enquête sur le meurtre. Elles ont été présentées par plusieurs sources comme des "détrousseurs" ou des "roulotteurs".

Vanesa Campos avait été tuée alors qu'elle tentait d'empêcher plusieurs hommes de dépouiller un client dans le Bois de Boulogne, haut lieu de la prostitution parisienne. Ce meurtre a suscité l'indignation des associations LGBT. Elles pointent notamment du doigt une "responsabilité politique" liée à l'adoption de la loi sur la prostitution en avril 2016 qui, selon elles, fait baisser les revenus des prostituées et les oblige à exercer dans des endroits plus isolés où elles sont davantage exposées aux agressions.