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Gauthier Delomez (propos recueillis par Guillaume Dominguez) / Crédits photo : Valentin Belleville / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les députés se penchent dès ce lundi sur le projet de loi consacré à la fin de vie. Mais ses dispositions sont loin de faire l'unanimité, notamment auprès de la fondatrice de la Maison de l'Europe de Rennes, Jeanne-Françoise Hutin, qui a partagé ses inquiétudes au micro d'Europe 1.

Elle se dit prête à rendre sa Légion d'honneur, obtenue des mains d'Emmanuel Macron en 2019. Jeanne-Françoise Hutin, fondatrice de la Maison de l'Europe de Rennes, s'oppose au projet de loi sur la fin de vie qui doit être examiné à partir de ce lundi à l'Assemblée nationale. Le texte prévoit notamment une aide à mourir pour les personnes atteintes d'une maladie incurable. Des dispositions qui sont loin de faire l'unanimité, et qui révoltent la fondatrice âgée de 85 ans.

"Ma conscience me pousse à poser un geste fort parce que sur le plan éthique, ce projet me semble aller tout à fait contre les lois de la République, qui est fondée sur le principe de respect de toute personne humaine", affirme Jeanne-Françoise Hutin au micro d'Europe 1.

"Des personnes qui nous ont donné la vie et c'est à elles que l'on va proposer la mort"

Celle-ci considère que "donner la mort à des personnes en situation de faiblesse, où elles sont moins maîtresses de leur propre existence, c'est quelque chose d'absolument inadmissible, et c'est contre la Déclaration des droits de l'Homme qui veut qu'on respecte la personne humaine, même et surtout quand elles sont en mauvais état de santé".

Jeanne-Françoise Hutin rappelle auprès d'Europe 1 que François Mitterrand avait "retiré la peine de mort pour les gens qui avaient fait des crimes ou qui avaient fait des choses abominables". "Aujourd'hui, ce ne sont pas des gens qui auront fait des crimes, mais ce sont nos parents, des personnes qui nous ont donné la vie et c'est à elles que l'on va proposer la mort", s'indigne-t-elle.