Procès Inaya : 25 et 20 ans de réclusion requis contre les parents

L'avocat général a considéré que la responsabilité du père dans la mort d'Inaya était égale à celle de la mère.
L'avocat général a considéré que la responsabilité du père dans la mort d'Inaya était égale à celle de la mère. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Lors de leur procès en appel, 25 et 20 ans de réclusion criminelle ont été requis à l'encontre du père et de la mère de la fillette, battue à mort à 20 mois et enterrée en forêt de Fontainebleau.

L'accusation a requis jeudi à l'encontre du père et de la mère d'Inaya respectivement 25 et 20 ans de réclusion criminelle, pour avoir "à égalité" perpétré "une succession de violences physiques et morales", qui ont entraîné la mort de la fillette. En première instance en 2015, le père et la mère avaient respectivement été condamnés à 30 et 20 ans de réclusion criminelle.

Une peine moindre requise contre le père. L'avocat général Bernard Farret a donc requis une peine moindre pour Grégoire Compiègne - également poursuivi pour des violences contre ses deux autres enfants -, considérant que sa responsabilité dans la mort d'Inaya était égale à celle de la mère. Bushra Taher-Saleh a accueilli ces réquisitions par des larmes, elle qui a toujours mis les violences sur le dos de son ex-compagnon.

Inaya, morte à 20 mois, "n'est pas décédée d'un coup particulier précis, elle est morte d'une succession de violences physiques et morales causées par ses deux parents", déclare l'avocat général. Il a acquis la certitude, au vu des déclarations de Grégoire Compiègne la veille, que l'enfant s'est trouvée enfermée dans l'appartement très rapidement après son retour dans le foyer familial, après un placement d'un an et demi chez une assistante familiale. "Principalement enfermée dans la chambre, principalement posée sur le lit", couverte de bleus, l'enfant ne mange plus, manque de soins après une sévère brûlure au visage causée par l'un ou l'autre parent, a des côtes cassées, décrit-il.

La mère coupable des "ultimes violences". Quant aux "ultimes violences", à la suite desquelles la fillette est décédée, "on peut trancher, c'est bien la mère", affirme Bernard Farret, retenant la thèse selon laquelle elle a secoué Inaya qui réclamait une nouvelle fois son assistante familiale. "Ça ne met pas du tout hors de cause M. Compiègne, qui a participé à égalité à toute la phase d'avant", ajoute-t-il.

Le silence, "une signature de la coaction". Le corps avait été enterré dans la forêt, à 800 mètres du domicile familial d'Avon, en Seine-et-Marne. Trompant la vigilance des services sociaux, les parents avaient réussi à cacher le décès de la fillette pendant plus d'un an, jusqu'en janvier 2013. "Ce pacte de silence constant est une preuve de plus de la coaction, c'est une signature de la coaction" des accusés, soutient l'avocat général.