Prise d'otages à la prison de Condé-sur-Sarthe : les deux surveillants ont été libérés

La pris d'otages a pris fin peu après 0h30, mardi, dans la prison d'Alençon-Condé-sur-Sarthe.
La pris d'otages a pris fin peu après 0h30, mardi, dans la prison d'Alençon-Condé-sur-Sarthe. © AFP
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avec AFP , modifié à
Une prise d'otage a eu lieu mardi soir à la prison de Condé-sur-Sarthe. Deux surveillants ont été retenus plusieurs heures par un détenu de droit commun.

Une prise d'otages a eu lieu mardi dans la prison ultrasécurisée de Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, où un détenu radicalisé avait attaqué deux surveillants début mars, a appris l'AFP auprès de la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP). Les deux surveillants ont été libérés peu après 0h30.

Les informations à retenir :

  • Deux surveillants, qui avaient été pris en otage par un prisonnier dans la soirée de mardi, ont été libérés
  • Armé d'un couteau artisanal de sa fabrication, le détenu réclamait des médicaments et un changement de prison
  • Le détenu, qui n'est pas radicalisé, est "coutumier du fait", selon un représentant syndical

Une prise d'otages avec un couteau artisanal

Le détenu, Francis D., 35 ans, a pris en otage les deux surveillants, dont une stagiaire, au moment des repas, vers 19 heures, selon une source proche du dossier, alors qu'il était chargé de distribuer le dîner à ses codétenus. Il a retenu ces deux surveillants dans une coursive de la prison qui accueille des détenus particulièrement dangereux, radicalisés ou posant des problèmes de discipline. Une cellule de crise avait été activée au ministère de la Justice. Les forces de l'ordre se sont rapidement rendues sur place et une unité du Raid est arrivée peu avant 22 heures avec trois hélicoptères.

Le premier des deux surveillants, le plus âgé et à la santé fragile, a été libéré à 23h17, tandis que la stagiaire l'a été plus tardivement, vers 0h30. Tous les deux sont "sains et saufs", a précisé la direction de l'administration pénitentiaire. Le preneur d'otages a été placé en garde à vue. Selon nos informations, les négociations entamées avec les autorités tournaient autour de son cas personnel. Il réclamait des médicaments et un changement de prison pour se rapprocher de sa famille. Selon nos informations, il était armé d'un couteau artisanal de sa fabrication.

Un détenu pas radicalisé

Selon un responsable syndical contacté par Europe 1, le détenu est "coutumier du fait" mais n'est pas radicalisé. Il est incarcéré depuis avril 2000, alors qu'il n'était âgé que de 16 ans. En avril 2018, il a été condamné à Colmar à douze ans de prison pour avoir pris en otage un surveillant et tenté de s'évader de la maison centrale d'Ensisheim, dans le Haut-Rhin, en juin 2017, avec deux autres détenus. Ils avaient libéré leur otage et s'étaient rendus le lendemain matin, à 5h30, après de longues négociations. Il est classé "DPS" (détenu particulièrement signalé), selon le ministère de le Justice, et connu pour des troubles psychiatriques.

Trois mois après l'agression de deux détenus

La prison d'Alençon-Condé-sur-Sarthe avait déjà fait l'actualité en mars dernier, lorsqu'un détenu radicalisé, Michaël Chiolo, avait poignardé deux surveillants avant de se retrancher avec sa compagne pendant dix heures dans une unité de vie familiale. Ils avaient ensuite été neutralisés. Les surveillants de cette prison moderne avaient ensuite bloqué l'établissement pendant quinze jours pour réclamer de meilleures conditions de sécurité.