Présidentielle : le bâtonnier de Paris interpelle les candidats

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avec AFP , modifié à
Le bâtonnier de Paris dénonce le manque d'ambition des candidats pour la justice. 

Le bâtonnier de Paris tire la sonnette d'alarme. À sept mois de la présidentielle, Frédéric Sicard a dénoncé le manque d'ambition des candidats déclarés pour la justice, en insistant sur l'urgence de la situation. Pour le représentant des avocats parisiens, le budget de la justice, dont le ministre vient d'annoncer la hausse en 2017, est loin des enjeux.

"Au même rang que la Moldavie." "La France, cinquième puissance économique mondiale, est à la 37e place budgétaire des pays européens, au même rang que la Moldavie. Le budget de la justice devrait être doublé", dit-il, reprochant à l'ensemble des candidats à la présidentielle leur manque d'ambition. "Tous nous proposent de gratter ici ou là pour financer au compte-gouttes leur plan de développement. Cela fait des années que droite et gauche considèrent que la justice est une mission comme une autre. Résultat : elle vit aujourd'hui d'heures supplémentaires non-payées aux magistrats et des efforts consentis par les avocats."

"Plus de dix ans pour réparer les dégâts." "A Paris, il faudrait 230 magistrats pour faire fonctionner la Cour d'appel, il n'y en a que 219. Dans certaines juridictions, il manque 25% de magistrats. Et, il n'y a pas que la justice pénale, il faut cinq ans se faire juger pour une fuite de gouttière ou pour obtenir réparation pour une maison mal construite", déplore Me Sicard. Il y a urgence à "garantir la tenue des audiences", ajoute-t-il. "Mais au rythme actuel des recrutements programmés, il faudra plus de dix ans pour réparer les dégâts", estime le bâtonnier.