noyade maitre-nageur
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Thibauld Mathieu , modifié à
Alors qu'un rapport de Santé publique France alarme sur le nombre de morts par noyade dans le pays, le secrétaire général du syndicat des maîtres-nageurs pointe sur Europe 1 des explications structurelles.

Près de 600 personnes sont mortes par noyade en France entre le 1er juin et le 30 septembre 2018, selon une enquête de l’agence sanitaire Santé publique France. Sur les 597 décès répertoriés durant cette période, 406 sont accidentels. Ces noyades accidentelles sont même la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans. Elles sont pourtant pour la plupart évitables, observe sur Europe 1 Axel Lamotte, secrétaire général du Syndicat national professionnel des maîtres-nageurs sauveteurs (SNPMNS).

"Pas plus d'enfants qui savent nager qu'il y a dix ou vingt ans"

En ce qui concerne les causes, le syndicaliste identifie d'abord "le manque de savoir-faire en natation des enfants. Il n'y a pas plus d'enfants qui savent nager qu'il y a dix ou vingt ans", souligne-t-il au micro de Matthieu Belliard. C'est pour cette raison que la ministre des Sports Roxana Maracineanu a décidé de dégainer en avril dernier son plan "Aisance aquatique", qui vise à initier les enfants à la natation dès la maternelle.

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Mais ce qui inquiète surtout Axel Lamotte, c'est le manque de maîtres-nageurs. "Il y en a 5.000 en France, ça fait des années que ça dure… On n'en trouve pas. S'il en manque 5.000 c'est un minimum", diagnostique-t-il. Conséquence, selon lui : "la situation ne risque pas de s'améliorer. Elle risque même de s'empirer".

"On manque de piscines"

Et le maître-nageur de mettre en avant un troisième facteur important : "On manque de piscines", alerte-t-il. "J'ai un exemple frappant. Près de Maubeuge, dans le Nord, la piscine d'Hautmont, une ville de 14.000 habitants quand même, est fermée parce que la communauté de communes construit une grande piscine loin de tout. C'est tout à fait dommageable", regrette Axel Lamotte. "Il y a des exemples inverses, heureusement, mais c'est très rare."

Selon le rapport de Santé publique France, les enfants de moins de 6 ans ont représenté 9% des décès (35 morts) par noyades accidentelles en 2018 et les plus de 65 ans, 35% (137).