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Gauthier Delomez / Crédits photo : Ludovic MARIN / POOL / AFP
Lors de l'ouverture mouvementée du 60e Salon de l'Agriculture samedi, Rémi Dumaure, éleveur de volailles à Limeyrat en Dordogne et adhérent de la Coordination rurale, a pu échanger avec Emmanuel Macron. Invité d'Europe 1, il dit espérer voir les promesses écrites noir sur blanc.

Sifflé, hué lors de l'ouverture de la 60e édition du Salon de l'Agriculture à Paris, Emmanuel Macron a tout de même tenu à rencontrer le monde agricole. Le président a notamment été interpellé par Rémi Dumaure, éleveur de volailles à Limeyrat en Dordogne et adhérent de la Coordination rurale (CR 24). Le producteur a participé au débat avec les syndicats dans la matinée, et il revient sur son entrevue avec le chef de l'État et ses annonces dans l'émission Europe 1 Soir Week-end.

 

Le prix plancher, une proposition qui va dans le bon sens

Au micro de Pierre de Vilno, Rémi Dumaure dit d'abord ne pas penser "grand chose" de la visite d'Emmanuel Macron porte de Versailles. "On l'attendait quand même parce que cela fait un mois et demi qu'on est mobilisé. C'est le dernier cri du cœur", affirme-t-il, énumérant les revendications de la profession.

Création d'un prix plancher, recensement des exploitations qui nécessitent de la trésorerie... L'éleveur de volailles a partagé son opinion vis-à-vis des mesures annoncées par le président ce samedi. "Ces mesures, je les ai entendues, je ne les ai pas vues écrites. Quand je les verrai écrites, je vous dirai qu'il y a eu des mesures. Je suis méfiant", souligne-t-il. Pour celui qui réclame en priorité une pratique de prix plus rémunératrice pour les producteurs, les prix planchers sont une bonne nouvelle, en attendant donc leur mise en place.

"Je pense que ça l'a fait tiquer" : l'éleveur a montré ses comptes en banque au président

Tout cela, l'adhérent de la CR 24 a pu le dire directement à Emmanuel Macron puisqu'il a croisé son chemin au Salon de l'Agriculture. "Il est très familier, il tutoie facilement", indique-t-il, sans y voir une forme de mépris. "C'est pour que l'on soit à l'aise avec lui. Il est très fort en communication", convient-il. Peut-être trop à son goût. "Pour moi, c'est de la com'. C'est le président, on doit le respecter, c'est l'autorité du pays. Mais le président doit nous respecter aussi, ça ne marche pas que dans un sens."

 

Le producteur de Dordogne estime en tout cas avoir été écouté par le chef de l'État. "Emmanuel Macron, il nous écoute, il n'y a pas de problème, mais après il fait ce qu'il veut. Comme il me l'a dit ce (samedi) matin, ça va être long pour tout mettre en place, je le comprends", concède Rémi Dumaure.

Qui explique même avoir "montré (ses) comptes en banque" au président pour l'interpeller. "Je pense que ça l'a fait tiquer", avance-t-il, n'y voyant cette fois pas de forme de communication. "Je pense que ça l'a touché, aussi quand je lui ai parlé des suicides agricoles", ajoute-t-il, en référence au suicide tous les deux jours d'un agriculteur en France. L'éleveur l'assure néanmoins : la crise de la profession "n'est pas finie". "On est mobilisé", appuie Rémi Dumaure.