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Caroline Baudry avec AFP , modifié à
Selon la préfecture, 20.000 personnes se sont rassemblées dimanche place du Trocadéro à Paris pour demander "justice pour Sarah Halimi". Le meurtrier de cette femme juive tuée en 2017 a été jugé irresponsable pénalement. Une décision contestée par la famille et mais aussi par des élus. A cette occasion, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé qu’une rue de la ville porterait le nom de Sarah Halimi.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dimanche en France, à l'appel de collectifs citoyens et de représentants de la communauté juive, pour contester l'absence de procès après le meurtre de Sarah Halimi en 2017. A Paris, le rassemblement avait lieu place du Trocadéro, sous le mot d'ordre "Sans justice pas de République" à l'initiative d'un collectif, "Agissons pour Sarah Halimi". Les messages "Pas de droit sans justice", "Justice défoncée ?" ou "Justice pour Sarah Halimi" étaient écrits sur des pancartes brandies dans la foule. Les organisateurs du rassemblement parisien ont décompté 10.000 personnes, alors que la préfecture a dénombré 20.000 personnes dans le cortège de la capitale. 

De nombreuses personnalités présentes

La maire de Paris Anne Hidalgo était présente et a annoncé qu’une rue de Paris porterait le nom de Sarah Halimi. "C’est un projet sur lequel nous allons travailler avec la famille. […] C’est aussi une façon aussi de lui rendre justice", a-t-elle déclaré. Des personnalités dont Yvan Attal, Pascal Légitimus, Alexandre Arcady et Cyril Hanouna étaient également sur place et ont témoigné de leur "solidarité" envers la famille Halimi et appelant à "changer la loi", via des messages diffusés sur un écran géant. "Il faut trouver une autre façon de répondre et c’est ce que je perçois de toutes les personnes dans la foule", a confié de son côté Haïm Korsia, grand rabbin de France, au micro d'Europe 1.

Sur la tribune face à la foule, la famille, les représentants des différents cultes et des élus se sont succédés.

Un projet de loi présenté fin mai

Peu avant, dimanche, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait annoncé la présentation "fin mai" en Conseil des ministres d'un projet de loi visant à "combler" un "vide juridique", après que la Cour de cassation a confirmé l'irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi, sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris. Cette annonce fait à la suite d’une demande du président Emmanuel Macron.

Cette mobilisation fait suite à la confirmation, le 14 avril, par la Cour de cassation, de l'irresponsabilité pénale du meurtrier de la sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris, hospitalisé en psychiatrie depuis ce crime. La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a entériné le caractère antisémite du crime, mais confirmé l'impossibilité de juger le meurtrier, compte tenu de l'abolition de son discernement lors des faits.

Un meurtrier en proie à une "bouffée délirante"

Selon les sept experts psychiatriques qui l'ont examiné, Kobili Traoré, gros consommateur de cannabis, était en proie à une "bouffée délirante" lorsqu'il a tué sa voisine de 65 ans, Lucie Attal, aussi appelée Sarah Halimi.

La cour d'appel de Paris avait conclu à l'existence d'un trouble psychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes au moment des faits, ce que la Cour de cassation a jugé conforme au droit. L'impossibilité d'un procès a suscité une très forte incompréhension au sein d'une partie de la communauté juive française, ciblée par plusieurs attaques meurtrières ces dernières années.