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Lionel Gougelot / Crédits photo : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP , modifié à
Située en plein cœur de la ville, la maison d'arrêt de Béthune dans le Pas-de-Calais est la cible incessante de jets de colis depuis l'extérieur. La prison fait actuellement l'objet d'un vaste chantier de plus 800.000 euros pour installer des aménagements anti-projections. 

C'est un fléau qui concerne beaucoup de prisons en France : le phénomène des projections. Des colis lancés de l'extérieur pour les détenus qui atterrissent dans les cours de promenades ou dans les chemins de ronde. La maison d'arrêt de Béthune dans le Pas-de-Calais fait actuellement l'objet d'un vaste chantier de plus 800.000 euros pour installer des aménagements anti-projections : rehaussements de clôtures, grillages aux fenêtres, clôture opaque autour de la cour de promenade.

"C'était devenu insupportable"

Ces lancers de projectiles en direction de la prison, située presque en centre-ville, étaient devenus un véritable fléau. Certains complices de détenus allant même jusqu'à pénétrer dans l'école voisine, raconte le maire de Béthune, Olivier Gacquerre. "Nous avions aussi une recrudescence de jeunes qui entraient dans l'école pour jeter des colis. C'était devenu insupportable et ça crée un sentiment d'insécurité", affirme-t-il au micro d'Europe 1.

Une clôture de six mètres de haut

Il a donc fallu entamer d'importants travaux de sécurisation au sein même de la prison : une clôture de six mètres de haut qui doit permettre d'intercepter les éventuels colis projetés depuis la rue pour empêcher de faire pénétrer ce que les surveillants appellent les 'missiles' contenant de la nourriture mais aussi des cartes SIM de téléphone, de l'alcool ou de la drogue. Une question de sécurité aussi pour les personnels de la prison, explique Valérie Decroix, directrice interrégionale des services pénitentiaires de Lille.

"On a des problèmes d'addiction à l'alcool, des produits stupéfiants dont on ne connaît pas l'origine. Il peut y avoir des vrais problèmes sanitaires. Il peut y avoir des problèmes de règlement de comptes et de violence. Notre travail, c'est de protéger également les personnels qui se trouvent au milieu de tous ces enjeux", lance-t-elle. Des aménagements qui ont déjà permis de réduire sensiblement les projections vers la prison, avec une surveillance renforcée autour de l'établissement pénitentiaire et de l'école voisine.