Prisons : 76.766 détenus en France au 1er mars, un nouveau record

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Prisons : 76.766 détenus en France au 1er mars, un nouveau record © FADEL SENNA / AFP
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avec AFP
Au 1er mars 2024, la France a comptabilisé 76.766 personnes incarcérées, selon des chiffres publiés vendredi par le ministère de la Justice. Cela correspond à un nouveau record selon les statistiques de l'administration pénitentiaire.

Le nombre de détenus en France a atteint un nouveau record au 1er mars, avec 76.766 personnes incarcérées, soit 4.415 de plus que l'année précédente, selon des chiffres publiés vendredi par le ministère de la Justice. C'est le chiffre de détenus le plus élevé jamais enregistré, selon les statistiques de l'administration pénitentiaire, avec une très forte augmentation de personnes contraintes de dormir sur un matelas au sol faute de place.

6,1% d'augmentation en une année

Au 1er mars, 3.099 détenus dormaient sur un matelas posé au sol contre 2.026 il y a un an. En un an, la population carcérale a augmenté de 6,1%. Au 1er mars, les prisons françaises comptaient seulement 61.629 places opérationnelles.

La densité carcérale globale s'établit à 124,6% mais dans les maisons d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, elle atteint 148,7%. Elle atteint ou dépasse même les 200% dans 12 établissements ou quartiers. Parmi les personnes incarcérées, 20.220 sont des prévenus, incarcérés dans l'attente de leur jugement.

Au total, 93.708 personnes étaient placées sous écrou au 1er mars. Parmi elles, on compte 16.942 personnes non détenues faisant l'objet d'un placement sous bracelet électronique ou d'un placement à l'extérieur. Face à cette surpopulation carcérale chronique, le Conseil de l'Europe a exprimé à la mi-mars sa "profonde préoccupation".

Des tentatives pour limiter la surpopulation carcérale

Les autorités françaises ont pris des mesures pour tenter de remédier à cette surpopulation carcérale : interdiction des peines de prison de moins d'un mois, aménagement des peines, détention à domicile sous surveillance électronique ou développement du travail d'intérêt général par exemple. Mais celles-ci s'avèrent insuffisantes.

Le Conseil de l'Europe a notamment invité les autorités françaises à "examiner sérieusement et rapidement l'idée d'introduire un mécanisme national contraignant de régulation carcérale". Le gouvernement table toujours sur la construction de 15.000 nouvelles places de prison d'ici à 2027.