Gilets jaunes, Paris, Anne-Christine POUJOULAT / AFP 1280 1:29
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Jihane Bergaoui, édité par Grégoire Duhourcau
Mélanie, une mère de famille de 39 ans, a subi un coup de matraque dans la nuque de la part d'un policier lors de "l'acte 23" des "gilets jaunes" à Paris, samedi dernier. Elle a déposé plainte contre X.
TÉMOIGNAGE

Mélanie ne participe pas à "l'acte 24" des "gilets jaunes", samedi. Cette mère de famille amiénoise de 39 ans est encore sous le choc du coup de matraque qu'elle a reçu dans la nuque de la part d'un policier, alors qu'elle se trouvait dans le cortège parisien samedi dernier, lors de "l'acte 23". Elle qui était "dans la foule" assure n'avoir "entendu aucune sommation". Aujourd'hui, elle avoue avoir "peur" : "Je ne dors pas bien, je ne mange pas bien. Dès que j’entends une sirène, je regarde où ils sont."

"J’aurais pu perdre l’usage de mes jambes, de mon dos"

"Je me souviens du coup violent que je reçois dans la nuque, ça m’a fait comme si de l’électricité parcourait ma colonne vertébrale. Je vois des étoiles, je tombe. Après ça, plus grand-chose", confie-t-elle sur Europe 1. Les médecins qu'elle a vus depuis lui ont diagnostiqué une entorse aux cervicales. Les conséquences auraient toutefois pu être encore plus graves, estime-t-elle. "J’aurais pu perdre l’usage de mes jambes, de mon dos, donc je ne peux pas laisser ce geste impuni."

"Je n’aurais jamais porté plainte si cela avait été une grenade de désencerclement"

Mélanie a donc décidé de déposer plainte contre X pour "violences" au commissariat d'Amiens mardi. Dans un premier temps, elle a pourtant pensé avoir été touchée par "une grenade de désencerclement" : "Jamais je n’aurais pu penser que c’était un humain qui m’avait tapée. Je pensais que c’était une erreur. Je n’aurais jamais porté plainte si cela avait été une grenade de désencerclement, parce que les policiers ne sont pas responsables des caoutchoucs qui volent."

"Là, c’est un monsieur qui me charge personnellement, qui me vise personnellement, qui a fait le choix de me matraquer", déplore la mère de famille. C'est finalement avec une émotion qu'elle peine à dissimuler qu'elle livre son ressenti quant à ce qui lui est arrivé : "Il avait le choix de ne pas le faire, il avait le choix de me mettre un coup dans la jambe s’il voulait. Il a fait le choix de me taper dans la nuque."