Trafic de drogue 1:32
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Stéphane Burgatt / Crédit photo : ESTELLE RUIZ / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Face au trafic de drogue qui gangrène la France, le gouvernement a lancé une vaste opération nommée "Place nette XXL", partie des quartiers nord de Marseille avant de s’étendre à plusieurs villes françaises. Celle-ci a été promue en grande pompe avec une visite surprise d’Emmanuel Macron à la cité de la Castellane. Trois semaines après, quel bilan dresser ?

Quel bilan tirer de l'opération "Place nette XXL", lancée il y a trois semaines par le gouvernement ? Les autorités revendiquent, selon un dernier comptage de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, en date de ce mardi, 856 interpellations pour 459 gardes à vue. Les autorités annoncent également les saisies de 479,7 kg de cannabis, 2.790.376 euros d’avoirs ou encore 23 armes et plusieurs kg de cocaïne, de drogues de synthèse ou encore de tabac.

Mais qu’en est-il sur place ? Retour à la Castellane, un quartier de Marseille. Ce mardi matin, le dispositif policier est allégé : plus de cars de CRS mais des patrouilles de police. En revanche, il n'y a pas de dealer ni de chicane aux entrées de la cité. Le climat est apaisé selon cette enseignante du lycée professionnel voisin : "on ne voit plus les personnes en train de faire leur petit trafic. Je me sens plus en sécurité. On est plus dans un no man’s land, il n’y a plus cette sensation d’être dans une autre France".

Le deal continue ailleurs

Mais les habitants, comme cette jeune femme, redoutent déjà le moment où le dispositif sera levé : "Ça va être pire car il va y avoir le vide et le vide il devra être comblé. Ça fait 22 ans que j’habite ici, il y a déjà eu des opérations comme ça il y a 10 ans. Ça s'était un peu calmé mais c’était temporaire, ça a repris après car au bout d’un moment, ils lâchent l’affaire". Et si on ne voit plus de dealers ici, le trafic continue ailleurs nous disent les plus jeunes : "ça continue en ce moment en secret. À la cité de la Bricarde, j’étais dehors et ça continuait à faire des trucs, ils vendent".

Les dealers sont actuellement tentés de délocaliser leur activité, confirme le porte-parole du syndicat alliance Rudy Mana. "Perdre autant d’argent, ça les énerve un petit peu donc il semblerait qu’ils soient en recherche de nouveaux points de vente pour pouvoir recommencer leur trafic. Il est probable qu’ils viennent un peu plus vers les secteurs centre et sud". Et il le redoute, ce redéploiement théorique des dealers pourrait être à l’origine de possible règlement de comptes.