Picardie : la prison de Laon bloquée après l'agression d'une infirmière

Les surveillants de la prison de Laon ont protesté contre l'agression d'une infirmière par un détenu. Photo d'illustration.
Les surveillants de la prison de Laon ont protesté contre l'agression d'une infirmière par un détenu. Photo d'illustration. © JODY AMIET / AFP
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avec AFP
Des surveillants bloquaient lundi la prison de Laon, dans l'Aisne, deux jours après l'agression d'une infirmière par un détenu avec un stylo à bille. 

Des surveillants ont bloqué lundi les entrées de la prison de Laon, dans l'Aisne, deux jours après l'agression d'une infirmière par un détenu, empêchant les intervenants extérieurs d'entrer dans l'établissement, a-t-on appris de sources concordantes. Samedi matin, peu après 9h, "un détenu s'est rendu à l'infirmerie de l'établissement et a agressé une infirmière avec un stylo à bille", avait affirmé Julien Martin, secrétaire interrégional FO. Transportée à l'hôpital, "elle était fortement choquée" et présentait des "plaies légères sur le visage" et "des traces de coups sur le corps".

"Une infirmière a été agressée (...) Un détenu lui a tiré les cheveux et elle a reçu un coup de stylo au bras", avait indiqué de son côté la Direction de l'administration pénitentiaire. Son agresseur, un détenu de 48 ans, "n'est ni radicalisé, ni DPS (détenu particulièrement suivi, ndlr), ni connu pour des faits de violence", selon la DAP.

Un blocage reconductible mardi

Pour protester contre cette agression, "les surveillants du centre pénitentiaire de Laon ont bloqué la prison lundi" et "ce blocage est reconductible" mardi, a indiqué David Maranca, secrétaire adjoint local de l'Ufap, confirmant une information de France 3. "Nous n'avons laissé entrer aucun visiteur ni intervenant... seules deux infirmières sont entrées", a-t-il ajouté rappelant que les surveillants n'avaient pas le droit de grève. "On souhaite ainsi mettre la pression sur la direction, notamment sur les transferts de certains détenus", mais aussi "montrer notre colère car l'agression de samedi aurait pu être évitée", a estimé David Maranca.

"A 7h, un barrage filtrant a été mis en place pour ne laisser entrer que les personnels pénitentiaires. La prise de service a commencé à s'effectuer avec 15 minutes de retard, de façon progressive, les premiers postes ayant été relevés", a indiqué de son côté la DAP. 

Jugé en comparution immédiate, le détenu a été condamné lundi à trois ans de prison dont un an de sursis avec mise à l'épreuve pour "violence n'ayant pas entrainé une ITT supérieure à huit jours", a indiqué le parquet de Laon. L'homme, incarcéré depuis septembre 2018, était "plutôt connu pour faire usage de psychotropes. C'est un profil instable mais pas violent", avait indiqué une source pénitentiaire samedi. Il pouvait espérer sortir de prison à partir de juin 2020.