Pic de pollution d'une durée "exceptionnelle" dans la Vallée de l'Arve

La Vallée de l'Arve est entrée jeudi dans son 23ème jour d'affilée de pic de pollution
La Vallée de l'Arve est entrée jeudi dans son 23ème jour d'affilée de pic de pollution © AFP
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avec AFP , modifié à
L'épisode dure depuis 23 jours, selon ATMO Auvergne-Rhône-Alpes, l'organisme chargé de surveiller la qualité de l'air. 

La vallée de l'Arve en Haute-Savoie entre jeudi dans son 23ème jour d'affilée de pic de pollution, un épisode "exceptionnel par sa durée", a-t-on appris auprès d'ATMO Auvergne-Rhône-Alpes, organisme chargé de surveiller la qualité de l'air.

"Un épisode anticyclonique très long". "Ce n'est pas un épisode exceptionnel par son intensité, on a déjà connu des valeurs (de concentration de particules, ndlr) plus hautes, mais c'est par sa longueur, la continuité de l'épisode", a déclaré Marie-Blanche Personnaz, directrice générale. Cette durée de plus de trois semaines est due "à un épisode anticyclonique très long avec des inversions de températures très dures" qui engendre un effet de couvercle sur le fond de la vallée, "avec une continuité qui se voit dans les valeurs enregistrées dans les stations de mesures", a poursuivi Marie-Blanche Personnaz.

40.000 habitants dans la basse vallée. Mais, explique la responsable régionale d'ATMO, "les inversions de températures se font très bas vers 500 m d'altitude, donc Chamonix respire maintenant tranquillement car ils sont à plus de 1.000 m et c'est la basse vallée de l'Arve qui est beaucoup plus touchée vers Cluses, Sallanches et Passy" où les relevés faisaient état de concentration entre 50 et 70 microgrammes/m3 de particules. L'Arve compte 155.000 habitants permanents dont 40.000 résident dans la basse vallée.

Des territoires "fragiles". Dans un épisode d'une telle durée, le phénomène s'explique par "l'accumulation" des particules qui ne sont pas dispersées: "dans les territoires de montagne, il faudrait émettre beaucoup moins de particules car il faut pouvoir tenir sur des épisodes anticycloniques aussi longs", a fait valoir Marie-Blanche Personnaz. Parlant de "territoires fragiles", elle préconise "des actions très fortes sur les émissions permanentes". Lors du pic de pollution, "sur nos prélèvements, c'est 70 à 80% le chauffage au bois, 20% véhicules et industries", avance-t-elle, car les stations différencient "les émissions de carbone fossiles (transports) du carbone récent (bois qu'on brûle)".