Pétition climat : les ONG "déterminées" à aller en justice contre l'État

La pétition en ligne "L'Affaire du siècle" a dépassé les 2,1 millions de signataires, un record en France.
La pétition en ligne "L'Affaire du siècle" a dépassé les 2,1 millions de signataires, un record en France. © AFP
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avec AFP , modifié à
À l'issue de la rencontre avec le Premier ministre et le ministre de la Transition écologique et solidaire jeudi, les quatre ONG à l'origine de "l'Affaire du siècle" ont concédé ne pas avoir été "rassurées". 

Le gouvernement s'est engagé jeudi à répondre dans les prochains jours à la requête préalable pour "inaction climatique" de quatre ONG, qui n'ont pas été "rassurées" et restent "déterminées" à déposer leur recours en justice contre l'État.

Le Premier ministre Édouard Philippe a reçu à Matignon les quatre ONG (Fondation Hulot, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France) à l'origine de cette requête soutenue par la pétition en ligne "L'Affaire du siècle" qui dépasse désormais 2,1 millions de signataires, un record en France. "Le gouvernement, par la voix du ministère de la Transition écologique et solidaire, répondra dans les délais impartis à la demande préalable", écrit Matignon dans un communiqué diffusé à l'issue de la rencontre, en saluant "la mobilisation des Français" signataires.

"En revanche, nous récusons l'accusation 'd'inaction climatique'", poursuit Matignon, en arguant notamment que "la France est parmi les pays les plus actifs pour lutter contre le dérèglement climatique, et l'un des moins émetteurs des pays développés". Ou en soulignant l'arrêt des centrales à charbon d'ici à 2022, l'accélération du développement des énergies renouvelables, l'objectif de neutralité carbone en 2050, la baisse des émissions liées à l'énergie en 2018, le plan de sortie des chaudières au fioul…

"On a plutôt eu droit à une sorte de satisfecit". Même si Matignon admet que "tout cela n'est néanmoins pas suffisant", cela n'a pas rassuré les quatre ONG. "L'Affaire du siècle se réglera devant les tribunaux", ont-elles écrit dans un communiqué commun, se disant "déterminées à mettre fin à l'inaction climatique de l'État". "Ce qui nous inquiète à ce stade (…), c'est qu'on n'a pas eu d'annonces de mesures supplémentaires pour lutter contre le dérèglement climatique ou d'engagements du gouvernement à faire plus. On a plutôt eu droit à une sorte de satisfecit", a regretté le directeur général de Greenpeace Jean-François Julliard. "On attend de voir leur réponse" mais "à ce stade, il y a de fortes chances pour qu'on aille jusqu'au recours", a-t-il ajouté devant les journalistes. "Nous sommes déterminés à déposer ce recours comme prévu à la mi-mars", a renchéri Cécile Ostria, directrice générale de la Fondation Nicolas Hulot.

Les ONG appelées à s'investir dans le grand débat. Les ONG ont précisé que ce recours tiendrait "compte des éléments qui figureront" dans la réponse promise du gouvernement. Matignon a de son côté appelé les signataires de la pétition à s'investir dans le grand débat en cours après la crise des "gilets jaunes", "pour contribuer à identifier les mesures qui permettront de mieux accompagner les Français qui souhaitent agir pour le climat".