Pas-de-Calais : le préfet menace de poursuivre en justice une militante pro-migrants qui accuse des CRS

La militante accuse les CRS d'avoir jeté les vêtements des migrants dans une marre (image d'illustration)
La militante accuse les CRS d'avoir jeté les vêtements des migrants dans une marre (image d'illustration) © DENIS CHARLET / AFP
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Mathilde Robert avait dénoncé en avril certaines pratiques des forces de l'ordre comme le fait de déverser des seaux d'eau dans les tentes des migrants. La préfecture conteste et menace de porter plainte pour "diffamation".

"Parmi toutes les vilenies des forces de l’ordre à Calais j’en ai donc découvert hier une nouvelle : des CRS sont donc venus dans un campement en début de soirée et ont déversé des seaux d’eau dans les tentes des gars, puis jeté leurs autres affaires dans la mare attenante". Dans ce tweet publié en avril dernier, Mathilde Robert, militante de l'association L'Auberge des migrants, met en cause les pratiques des forces de l'ordre sur un camp de migrants, comme le relate France Info.

"Respect des règles de déontologie policière". Pendant un mois, la préfecture ne réagit pas avant de se fendre, fin mai, d'une lettre à la jeune militante, diffusée sur Twitter. "Attaché au respect des règles de déontologie policière, j'ai demandé au directeur départemental de la sécurité publique du Pas-de-Calais de réaliser une enquête interne", écrit le préfet qui poursuit : "Il ressort de cette enquête que les services de police n'ont mené aucune opération selon les modalités que vous décrivez." Le préfet, "soucieux de rétablir la vérité", demande à Mathilde Robert de lui faire parvenir les "éléments de preuve à l'appui de vos déclarations" et se réserve le droit "d'étudier la suite à donner à vos écrits qui présentent un caractère diffamatoire à l'encontre des forces de l'ordre".

Contactée par France Info, la jeune militante se dit "choquée". Si elle n'a pas assisté aux agissements qu'elle impute aux forces de l'ordre, elle affirme que "les gens sur place m'ont raconté ce qu'il s'est passé". Elle prend également appui sur les photos d'une autre association, Utopia 56, qui relate les mêmes faits. Mathilde Robert a également rédigé une saisine au Défenseur des droits sur ces faits.